Les gendarmes découvrent une femme morte dans une voiture avant d’abattre son compagnon dans le Doubs
Samedi 24 juillet 2021 à 18:01 –
Par Julien Laurent, France Bleu Besançon, France Bleu Belfort-Montbéliard, France Bleu
Le corps d’une femme a été découvert ce vendredi soir à Guillon-les-Bains (Doubs). Un gendarme a dû faire usage de son arme pour maîtriser un fuyard très agité et l’a mortellement blessé : il s’agit du compagnon de la victime, retrouvée à l’arrière d’une voiture, indique le procureur de Besançon.
Connue au siècle dernier pour son établissement thermal très prisé à l’époque dans le Doubs, la petite commune de Guillon-les-Bains (110 habitants), près de Baume-les-Dames entre Besançon et Montbéliard, a vécu une nuit agitée et dramatique. Vers 23h, quelques minutes après le feu d’artifices du 14 juillet décalé à ce vendredi dans le village, la gendarmerie est intervenue pour tenter de maîtriser un homme très excité et véhément, selon les premiers éléments de l’enquête. Cet habitant du village voisin de Villers-St-Martin menaçait, avec des bûches de bois notamment, les dizaines de participants aux festivités face auxquels il a ensuite rebroussé chemin pour se diriger, à pied, sur les hauteurs de Guillon-les-Bains via la route menant à Montivernage, autre commune voisine.
Et c’est là, 3 km plus loin, au bord de cette route, que tout s’est dramatiquement terminé. Les gendarmes tombent d’abord sur un véhicule qui semble abandonné à la hâte et dont plusieurs éléments (pare-brise avant brisé, feux arrière détruits, etc.) sont nettemment endommagés. Et en inspectant l’intérieur de cette Renault Twingo, ils y découvrent à l’arrière le corps sans vie d’une femme au visage tuméfié par une multitude de « coups de poings, a priori : aucune trace d’arme à feu ou d’objet contondant, pour l’instant, en attendant les résultats de l’autopsie qui sera pratiquée ce lundi et ce mardi », indique Etienne Manteaux, le procureur de la République de Besançon, ce samedi après-midi.
Mortellement blessé par un tir de gendarme…
Et à quelques mètres seulement de la voiture, qui s’avère au final appartenir à la victime – et compagne du fuyard- retrouvée dedans, les deux premiers gendarmes arrivés sur les lieux aperçoivent leur homme, toujours aussi agité et menaçant qui refuse d’obtempérer aux sommations d’usage et à leurs injonctions de ne plus avancer vers eux. « Dans ce secteur boisé et encore plus sombre au coeur de la nuit », resitue le procureur : le gendarme de carrière, âgé de 30 ans et l’élève gendarme, âgée de 20 ans font alors chacun usage de leur arme de service : une arme à feu pour le plus expérimenté et un pistolet à impulsion électrique pour sa collègue. _Un seul coup de feu est tiré_, peu avant minuit », précise Etienne Manteaux.
Touché au thorax, leur opposant continue malgré tout d’avancer avant de s’écrouler sur la voiture, où il est réceptionné par un des pompiers également présents qui a notamment le temps de lui demander s’il connaît la victime à l’intérieur : « c’est ma femme, je l’ai tabassée »… Transporté en urgences au CHU de Besançon, il y décèdera finalement de ses blessures dans la nuit.
… et suspect principal dans la mort de sa compagne abandonnée dans sa voiture
Connu de la justice pour quelques condamnations par le passé (trois mois de prison ferme pour vol avec violences en 2005, notamment), cet homme de 39 ans, « chez qui beaucoup de bouteilles d’alcool ont déjà été retrouvées, est considéré à cette heure comme le principal suspect pour l’homicide volontaire ayant entrainé le décès de sa compagne de 54 ans, qui n’avait jusqu’à ce jour jamais déposé _ni plainte ni main courante pour des faits de violences conjugales_« , selon le procureur de la République de Besançon.
Avec les décès « du mis en cause et de sa victime a priori, l’enquête s’annonce complexe pour tenter de déterminer les motifs de cette dramatique fin de soirée » à Guillon-les-Bains… Leur entourage (familial, proches, professionnel) va ainsi continuer d’être interrogé. Une saisine de l’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) est également lancée, au sujet de l’usage des armes utilisées par les deux gendarmes.