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Nort-sur-Erdre

Loire-Atlantique : un gendarme condamné pour avoir vérifié des casiers judiciaires pour son ami

Un gendarme de Nort-sur-Erdre (Loire-Atlantique) a été condamné le 20 mai 2021 pour s’être introduit dans des fichiers professionnels à la demande d’un « ami ».

Tribunal de Nantes
Un gendarme de Nort-sur-Erdre (Loire-Atlantique) a été condamné jeudi 20 mai 2021 par le tribunal correctionnel de Nantes pour s’être introduit dans des fichiers professionnels à la demande d’un « ami ». ©L’Éclaireur de Châteaubriant

Par Rédaction Châteaubriant

Publié le 29 Mai 21 à 16:08 L’Éclaireur de ChâteaubriantMon actuSuivre

Un gendarme de Nort-sur-Erdre (Loire-Atlantique) a été condamné ce jeudi 20 mai 2021 par le tribunal correctionnel de Nantes pour s’être introduit dans des fichiers professionnels à la demande d’un « ami » de Muzy (Eure) pour vérifier les antécédents de certaines de ses connaissances.

Il avait demandé de vérifier les casiers judiciaires

Pour ce « détournement de la finalité d’un traitement de données à caractère personnel », répété une demi-douzaine de fois, il a écopé de trois mois de prison avec sursis et d’une interdiction d’accès aux fichiers de la gendarmerie pendant un an.

Son « ami », pour sa part, a été condamné par le tribunal correctionnel de Nantes à cinq mois de prison avec sursis et 1.000 € d’amende pour « recel » de l’infraction.

Passionné d’armes, cet ancien gérant d’un paintball dans l’Eure-et-Loir avait en fait demandé à son ami de vérifier les casiers judiciaires de personnes dont les noms de famille étaient « à consonance des pays de l’Est ».

Le gendarme a « cru bêtement » son ami

Cet homme de 39 ans avait précisément dit au gendarme de Nort-sur-Erdre qu’il « allait travailler dans la sécurité des entreprises » et qu’il avait « besoin de s’entourer de personnes dignes de confiance ». Mais le gendarme avait « paniqué » quand il s’était aperçu que l’un des interlocuteurs de ce dernier était « fiché S ».

Celui-ci « regrette » donc aujourd’hui d’avoir « cru bêtement » l’ancien gérant du paintball, dont il connaissait pourtant les antécédents judiciaires pour « violences » et son penchant pour les armes.

Absent au procès « pour raisons professionnelles », il avait expliqué aux enquêteurs qu’il avait « vécu neuf mois en Ukraine », qu’il a épousé une Ukrainienne et qu’il avait fait « des missions secret défense à l’étranger ».

Celui qui se dit aussi « honorable correspondant auprès des services de renseignement français » était « désolé » des désagréments causés à son « ami », qui n’avait touché « aucune contrepartie » pour ce service. Pour le reste, il avait « déjà tout dit à la DGSI », la Direction générale de la sécurité intérieure du ministère de l’Intérieur…

« On ne sait pas si on est déjà dans Le Bureau des légendes »

« On ne sait pas si c’est vrai ou si on est déjà dans Le Bureau des légendes », a donc commenté ce jeudi la présidente du tribunal correctionnel de Nantes, en référence à la série télévisée de Canal + qui met en scène un service secret français qui forme des agents clandestins.

« Vous n’êtes quand même pas né de la dernière pluie, monsieur ! Vous vous doutez bien que, pour une demande de casier, votre ami devait se tourner vers le ministère de l’Intérieur et non pas vers son copain de Nort-sur-Erdre ! », a-t-elle néanmoins dit au gendarme.

Pour ces faits, cet homme marié et père de deux enfants, âgé de 49 ans, a déjà fait l’objet d’une procédure disciplinaire de trente jours. Le procureur de la République avait requis trois mois de prison avec sursis et une interdiction d’exercer la fonction de gendarme pendant deux ans pour ce « bon militaire », qui a la qualité d’officier de police judiciaire (OPJ) et qui « travaille bien » d’habitude. « Il a atteint le cœur de la confiance qu’on peut lui accorder », avait estimé le représentant du ministère public.

Pour son « ami » de Muzy, le procureur avait demandé trois mois de prison avec sursis et une amende de 2.000 € : le gendarme aurait dû se méfier, selon lui, de ce « personnage sulfureux » qui est « en lien avec l’étranger ».

Source : actu.fr

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