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Yvelines : la nouvelle tactique du gendarme, c’est de venir à vous… en camion

On l’appelle le Gend-truck, et il peut s’arrêter n’importe où, en plein milieu de la campagne ou sur des événements ciblés. Un moyen pour les forces de l’ordre d’informer et de rassurer les habitants des zones rurales, qui ont parfois du mal à se déplacer jusqu’aux postes de gendarmerie.

Les Mesnuls, ce mercredi. Les agents du Gend-truck sont à la disposition des passants pour les accompagner dans la gestion des problématiques qu'ils rencontrent au quotidien. LP/Julie Ménard
Les Mesnuls, ce mercredi. Les agents du Gend-truck sont à la disposition des passants pour les accompagner dans la gestion des problématiques qu’ils rencontrent au quotidien. LP/Julie Ménard 

Par Julie Ménard Le 9 mai 2021 à 18h30

Un pas de plus vers la proximité. Le groupement de gendarmerie des Yvelines vient d’acquérir un camion surnommé Gend-truck pour stationner partout où les forces de l’ordre n’ont pas de locaux. Premier arrêt aux Mesnuls ce mercredi, à l’entrée du centre de vaccination où Hélène, 51 ans, se rend avec son fils. « Est-ce que tout va bien au niveau scolaire ? On est là pour ça aussi… » interroge une brigadière en s’adressant à l’adolescent de 12 ans avant de lui remettre de la documentation sur les risques d’internet et des réseaux sociaux.

« Je trouve que c’est très bien qu’ils soient là, proches de la population, sourit la maman. Pour les jeunes ça donne une autre image des gendarmes car en ce moment on les prend beaucoup pour les méchants alors que, comme dans tous les métiers, il y a des bons et des mauvais. »

Créer du lien, rassurer, informer, orienter, voilà les missions du Gend-truck. Un peu comme ce que fait déjà la brigade territoriale de contact des Yvelines, constituée de cinq endarmes mobiles qui vont ponctuellement dans les villages dépourvus de commissariats ou de gendarmerie. Habituellement, c’est dans la rue qu’ils s’adressent aux gens, ou bien dans un local prêté par la municipalité.

« Avec le camion on gagne en visibilité, souligne Chrystel, de la brigade de Monfort-L’Amaury. On casse cette étape de devoir rentrer dans une gendarmerie, certains y sont réticents. Là l’échange est plus simple et plus direct. » Et son collègue Julien d’ajouter : « Il y a des seniors qui ne peuvent pas se déplacer, donc on vient à leur rencontre. »

«Avec le truck, on peut accueillir les gens dans de bonnes conditions s’ils sont prêts à nous parler»

Dans le camion, une petite salle avec des fauteuils permet aux personnes reçues de pouvoir s’exprimer en toute intimité. Car l’objectif de ce dispositif est aussi de « détecter et révéler les situations qui sont un peu compliquées à présenter », comme l’explique le colonel Sylvain Tortellier, commandant du groupement de gendarmerie des Yvelines. « En suivant le bus santé femmes, on a pu détecter des situations de violences intrafamiliales en discutant avec des mères de famille qui étaient venues vérifier si les vaccins de leurs enfants étaient à jour. Avec le truck, on peut accueillir les gens dans de bonnes conditions s’ils sont prêts à nous parler. »

La composition de l’équipe a bord a été pensée en ce sens. Trois agents la composent : un brigadier local qui a un ancrage territorial et une connaissance de la population, un brigadier de contact habitué à aller à la rencontre de la population dans les zones rurales, et une brigadière de la Maison de confiance et de protection des familles de Bois-d’Arcy spécialement formée à l’accompagnement des victimes de violences. « Il y a aussi en ce moment une explosion des faits de délinquance dans le domaine du cyber donc on informe sur ces sujets », ajoute le colonel Tortellier. Pour l’instant les plaintes ne peuvent être prises au Gend-truck mais cette option reste envisageable grâce aux outils numériques dont dispose la gendarmerie nationale.

Et le dispositif fait déjà parler de lui dans le département. En atteste Raphaël Nivoit, le maire (SE) de Gambais, un village voisin. Il est venu voir le Gend-truck dès la première heure en espérant l’accueillir bientôt sur sa commune. « Nous n’avons pas de police municipale et le poste de gendarmerie le plus proche est à 5 km alors on a besoin de leur présence, explique-t-il. C’est nécessaire de rassurer la population, surtout en cette période, et le truck est un décor convivial. »

Le Gend-truck fera halte mercredi 12 mai de 11 heures à 15 heures près du Cocci Market de Crespières, le mercredi suivant aux mêmes horaires à l’Intermarché de Mareil-sur-Mauldre, puis le 26 mai au marché de Follainville-Dennemont de 14 heures à 17 heures, et le dimanche 30 mai au marché de Beynes de 9 heures à 13 heures.

Source : www.leparisien.fr

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