Féminicides. Trois graphiques qui montrent que la situation ne s’améliore pas en France
Selon la dernière enquête disponible de la Délégation aux victimes, rendue publique par le ministère de l’intérieur, 146 femmes ont été tuées par son compagnon ou ex-conjoint en 2019. Ce chiffre est en augmentation de plus 20 % par rapport à 2018.
Une de plus, c’est encore et toujours une de trop. L’étude nationale relative aux morts violentes au sein du couple, rendue publique par le ministère de l’intérieur en août 2020, recense 146 femmes victimes au cours de l’année 2019. Ce chiffre est en hausse de plus 20 % par rapport à l’année 2018.
Avec deux nouvelles victimes à Angoulême (en Charente) et à Mérignac (en Gironde) le collectif féministe #NousToutes engagé contre les violences faites aux femmes, a compté, au mardi 4 mai, 39 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l’année 2021.
Plus de cent victimes chaque année depuis 2006
Le nombre des victimes était de 146 en 2019, 118 en 2018, 130 en 2017… Depuis la mise en place de la Délégation aux victimes (DAV), structure commune à la police nationale et à la gendarmerie nationale, l’organisme recense chaque année une centaine de féminicides.
Voici l’évolution du nombre de morts violentes au sein du couple depuis 2006 :
Selon le collectif feminicidesfrance, qui recense les féminicides conjugaux mentionnés dans la presse en France, 100 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2020. « Le chiffre est un peu moins élevé que l’année précédente en raison du confinement. On observe que les femmes sont souvent tuées quand elles quittent le domicile, or ce n’était pas possible avec le confinement. Les victimes continuent à subir les violences sans pouvoir partir », explique Julia, membre du collectif feminicidesfrance à Ouest-France.
9 % des tentatives d’homicides ont eu lieu au sein du couple
Dans le rapport de la DAV, 268 tentatives d’homicides au sein du couple ont été recensées en 2019, soit 9 % de l’ensemble des tentatives d’homicides en France. Cette proportion est la même que celle de 2014.
Voici l’évolution du nombre des tentatives d’homicides au sein du couple ainsi que l’ensemble des tentatives d’homicides constatées en France :
« Il manque une volonté politique pour lutter contre le féminicide. C’est beaucoup de paroles et de communications. Les actes réels ne sont toujours pas là où il faut », souligne également Yuna Miralles, membre du collectif #NousToutes à Ouest-France.
Selon Julia, les personnels censés aider les victimes connaissent mal la problématique des violences conjugales. « Les femmes ne sont pas prises au sérieux. Quand une femme dépose plainte contre son mari, on va lui dire qu’elle ment. Que c’est pour avoir des enfants, une pension alimentaire etc… On croit toujours les hommes. Avec cette façon de fonctionner, on n’avance pas. »
Des victimes recensées sur une grande partie de l’Hexagone
Toujours d’après l’enquête de la DAV, seuls 34 départements dans toute la France n’ont pas enregistré de morts violentes au sein du couple en 2019.
Voici la carte du nombre de faits recensés par département :
« Les féminicides ne sont que la partie visible. La violence conjugale est souvent masquée et mal connue, insiste Yuna Miralles en précisant que « 250 000 femmes sont victimes de violences au sein du couple chaque année. »