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CONTRÔLES: « TROP C’EST TROP », MÊME POUR L’EX-FLIC

Contrôles: "Trop c’est trop", même pour l’ex-flic
Un ressenti de ras-le-bol, de trop c’est trop. C’est la réaction d’un ancien commandant de police face au déploiement de force lors d’un contrôle.Illustration Renaud Joubert

 publié le 13 avril 2021 à 10h04, modifié à14h13.

Un ancien commandant de police s’est dit « choqué » par l’ampleur des contrôles d’attestations

Choqué« Des démonstrations de force, j’en ai vu… à bon escient ». Jack Bonnin est ancien commandant de police. Mais ce n’est pas en cette qualité, ni même celle d’ancien défenseur des droits en Charente qu’il a réagi et poussé un coup de gueule. « C’est le simple citoyen ». C’était vendredi dernier, vers 17 h, « au rond-point de Petit-Giget en rentrant d’Angoulême. Je suis bloqué derrière une file d’une dizaine de voitures et j’aperçois… trois voitures de gendarmerie et 7 ou 8 gendarmes dont un planté au milieu et en hauteur, qui arrêtent tous les véhicules venant des trois accès. J’ai pensé à un accident grave, à un attentat… »

Pas du tout. « D’un ton péremptoire et politesse limite », un gendarme interroge: « D’où venez-vous, montrez-moi votre attestation de domicile, où habitez-vous? J’ai répondu à 300 m et ai montré ma carte grise. Il n’y a eu aucun échange difficile mais il n’a pas à savoir d’où je venais. »

« Mais, à la réflexion, je suis vraiment choqué. Ancien commandant de police, j’ai souvent pensé que force devait rester à la loi mais, là, c’est trop. » Jack Bonnin, qui connaît la force des mots, les assume. « Je me suis dit “Dans quel pays sommes-nous? Un état totalitaire?” Je soutiens la police et la gendarmerie mais c’est un ressenti qui fait mal. À un moment où la population à surtout besoin d’humanité et de réconfort, cette démonstration excessive ne se justifie pas. Comment voulez-vous que le peuple aime ses forces de sécurité?… » C’est un « ressenti de ras-le-bol ».

« Je n’incrimine pas les gendarmes mais plutôt les donneurs d’ordres qui font un peu de zèle. Ce n’est pas en faisant peur et en montrant le bâton qu’on arrive à convaincre. Le gouvernement n’a pas caché qu’il fallait serrer parce qu’il y a eu des excès. Mais l’immense majorité respecte. Ceux-là, il faut les respecter. »

Source : www.charentelibre.fr

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