Haute-Saône
Nouvelles patrouilles en veille : le dispositif fait débat
Sur le secteur des Quatre Rivières, Eric Tamisier, le maire de Membrey, parle d’une « explosion de cambriolages ». L’élu s’interroge sur le dispositif de gestion des événements, lequel appelle des gendarmes, maintenus en veille, à se déplacer sur un fait, même au-delà de leur secteur.
Par Maxime CHEVRIER – 13 avr. 2021 à 12:30
Il y a tout d’abord l’avis de ce maire. Un sentiment qu’il a voulu relayer. « Je tire la sonnette d’alarme. Sur notre secteur, il y a une explosion des cambriolages. J’invite tout le monde à la prudence ». Dans la discussion, Eric Tamisier, le maire de Membrey, fait un lien avec un fait : le dispositif de gestion des événements (DGE), déployé par la gendarmerie.
Il est nouveau, mis en place depuis le 4 janvier en Haute-Saône « comme dans quasiment tous les départements en France », renseigne la gendarmerie nationale, et s’assimile au service de police secours, plus connu. « Le but est d’améliorer la réponse opérationnelle et le principe est d’avoir des patrouilles en permanence sur roues, ce qui n’était pas le cas avant », réagit Arnaud Lavalou, commandant la compagnie de gendarmerie de Vesoul. Le chef d’escadron cite le changement notable « des nuits, où, exceptés les Psig de Vesoul et Gray, il fallait réveiller des gendarmes ». À raison de « permanences de six heures », les gendarmes seront désormais « dehors H-24 », ce qui « ne remettra pas en cause les Premiers à marcher (NDLR : binôme d’astreinte appelé PAM, dans le jargon) », appuie le commandant.
Cambriolages : cibles précises
Le dispositif a naturellement un pendant : le roulement qu’il implique dans les unités. Sur la compagnie de Vesoul, les sept brigades territoriales (Vesoul, Jussey, Port-sur-Saône, Dampierre-sur-Salon, Rioz, Marnay et Gray), en plus des Psig la nuit, sont amenées à se relayer. « Et c’est pour ça que si un cambriolage a lieu à Dampierre, des gendarmes de Vesoul ou Jussey peuvent être amenés à arriver », avait expliqué, à juste titre, le maire de Membrey.
Deux écueils potentiels, assez liés, étaient pointés. La distance pour rejoindre un secteur pas toujours familier. « Je conçois qu’il y ait un besoin d’appropriation du terrain local, mais il ne faut pas que cela crée un problème chez les élus », indique le commandant Lavalou, précisant que « les procédures sont ensuite reprises et traitées par la brigade directement concernée ».
Sur le même secteur des Quatre Rivières, Dimitri Doussot, le président de l’intercommunalité, fait référence à « un vrai sujet, y compris chez les gendarmes ». « On en est au début, le dispositif est appelé à évoluer », affiche de son côté le chef d’escadron. Il rassure par ailleurs sur la thématique des cambriolages. « C’est vrai qu’il y a une augmentation des cas sur les exploitations agricoles ou les locaux techniques des mairies. En revanche, on note une grosse baisse des cambriolages domestiques en Haute-Saône ».
