La gendarmerie des Yvelines se mobilise contre les violences familiales
SandrineGAYET 8 avril 2021
La Maison de Confiance et de Protection des Familles (MCPF), rénovée par le Département des Yvelines est désormais opérationnelle à Bois d’Arcy. Ce fut la première à ouvrir en France qui en compte désormais 53, mises en place par la gendarmerie nationale. Ces établissements constituent un point d’entrée unique départemental en matière de violences intrafamiliales (VIF) et de harcèlement.
Un an après le premier Grenelle des violences conjugales, la Maison de confiance et de protection des familles (MCPF) de Bois-d’Arcy a ouvert au 5 rue Robespierre. Les travaux de rénovation ont été entièrement financés et menés par le Conseil départemental des Yvelines.
Jessica Dubois – Adjudante-cheffe Commandant la Maison de Confiance et de Protection des Familles des Yvelines explique en souriant lors de l’Université des Maires (tenue en visio cette année) que le lieu « ressemble plus à une crèche qu’à une gendarmerie.
Tout y est conçu pour que l’accueil et les auditions se déroulent dans un climat apaisant, de confiance. »
« C’est une « maison », car elle a vocation à traiter du foyer et de la sphère privée ; de « confiance », puisque celle-ci est indispensable dans l’accompagnement et le recueil de la parole des victimes ; de « protection de la famille », parce que c’est l’objectif n° 1 de l’ensemble des acteurs qui la compose »
a expliqué Sylvain Tortellier, commandant du groupement de gendarmerie départementale des Yvelines.
Concrètement, la gendarmerie va s’appuyer en partie sur des unités déjà existantes et rodées à la prévention : les Brigades de prévention de la délinquance juvénile (BPDJ).
E-Protect pour protéger les jeunes internautes
Dans les Yvelines, la gendarmerie a fait preuve d’innovations et ce, dès le premier confinement. En partenariat avec le Département des Yvelines, plus de 65 000 pochons ont ainsi été disponibles dès le début dans les pharmacies yvelinoises, avec en imprimé les contacts pour être aidé.
Puis, face à la hausse de plus de 30% de leurs interventions pour violences intrafamiliales et pour lutter contre les risques d’internet auprès des jeunes (pédocriminalité, harcèlement, cyberviolences…), la gendarmerie a mis en place de nombreux autres dispositifs d’aide.
Parmi ceux-ci, le projet E-Protect, développé en partenariat avec E-Enfance. Il vise à protéger les jeunes internautes des risques liés au numérique, à accompagner les jeunes femmes des quartiers de la politique de la ville (dispositif Capital Filles) ou encore à sensibiliser les enfants en situation de handicap.
La gendarmerie des Yvelines et l’association Marion la Main tendue sont en train de former dans les collèges des ambassadeurs qui relaieront les bonnes pratiques numériques, sensibiliseront les autres élèves sur le cyber-harcèlement, etc.
Plus de 1 500 collégiens yvelinois ont déjà testé le dispositif qui va se déployer dans tout le territoire.
Un partenariat important avec l’association IRIS de Beynes
L’Adjudante Virginie Redureau, référente départementale sur les violences intrafamiliales et qualifiée pour mener des auditions de mineurs victime a rejoint la MCPF de Bois d’Arcy comme adjointe. Parmi les partenariats menés sur le territoire, elle évoque celui établi à ce jour avec la commune de Beynes, France Victimes et l’association IRIS (Indépendance, Respect, Identité, Soutien) en faveur des victimes de violences familiales.
« 40 agents municipaux ont été sensibilisés à ces questions. C’est en réseau que nous pouvons être réellement efficaces. Il s’agissait de rendre ces acteurs du territoire vigilants aux signes pouvant trahir une situation de violence et capable d’entendre et recueillir la parole des victimes. Il s’agissait également de faire en sorte que les agents sachent vers quelles structures et personnes bien identifiées (Référent local de la gendarmerie ou d’association) se tourner pour venir en aide aux victimes.
Il ne suffit pas de libérer la parole ; encore faut-il que cette parole soit entendue par les bonnes personnes et suivie d’effets ».
Des taxis pour les victimes les plus démunies
Une convention dite des « Bons taxis » a été mise en place. Elle vise à favoriser la mobilité des victimes de violences intrafamiliales dans leur parcours judicaire ainsi qu’à garantir leur sécurité. Les bénéficiaires peuvent ainsi se rendre à des consultations à l’unité médico-judiciaire, se déplacer pour des audiences au tribunal et, en cas d’urgence, être véhiculées, avec le cas échéant leurs enfants, vers un hébergement d’urgence. Concrètement, le ou la gendarme en lien avec la victime saisit l’association IRIS et, une fois l’accord obtenu de la part de l’association, se charge de mettre en relation la victime avec la conductrice de taxi volontaire.
Cinq femmes taxi ont intégré ce dispositif, non sans avoir préalablement été sensibilisées à la question des violences intrafamiliales. Le dispositif est utilisable jour et nuit, sachant que, pour diverses raisons, beaucoup de faits de violence se passent la nuit et le week-end.
Victimes ou témoins, qui contacter dans les Yvelines ?
- L’Etincelle/CHRS Equinoxe offre un accueil de jour réservé aux femmes victimes de violences avec ou sans enfants. La structure est joignable au numéro habituel 06 10 40 74 07 du lundi au vendredi de 9H30 à 16h30 :
Accueil physique : 9h30 – 13 h
Accueil téléphonique : 9h30 – 16h30 - L’association AJC basée à Maurepas ; elle aide et accompagne les femmes et les hommes victimes de violences psychologiques/morales. Pendant le confinement, elle n’assure plus d’accueil. Les contacter par email : contact@ajc-violence.org
- Women Safe reste ouvert par téléphone du lundi au vendredi de 9h30 à 17h30 au 01 39 10 85 35 ou par mail : accueil@women-safe.org Les rdv seront assurés en téléconsultation.
- Le CIDFF 78 maintient son activité durant le confinement. ll assure des entretiens par téléphone dans la majorité de ses lieux de permanence. ll convient de se rapprocher des structures qui gèrent les rendez-vous téléphoniques.
Certaines permanences sont cependant assurées en présentiel notamment celles à destination des victimes (étincelle, commissariats.).
Le dispositif TGD (téléphone grand danger), assuré en lien avec le parquet, fonctionne normalement.
Tél : 01 30 74 21 01.
Site internet du CIDFF des Yvelines
– Association IRIS (association d’entraide) : référente du dispositif bons taxis destiné à acheminer toute personne victime de violence dans la sphère familiale vers un lieu d’hébergement d’urgence, ou à des fins d’expertise médicale (UMJ), ou à une convocation dans le cadre d’une expertise où la victime doit faire valoir ses droits, ou tout autre cas d’urgence en lien avec des violences.
La personne ayant droit doit être sans dispositions pécuniaires immédiates, ou dans l’incapacité de conduire, ou sans solution de transport personnel ou par un tiers de confiance ou de transports en commun.
Contact : irisbeynes@gmail.com Tél : 06 25 13 54 04
– Association DIRE : l’activité est maintenue à distance et en physique sur rdv :
Permanences juridiques et psychologiques du lundi au vendredi de 9H30 à 13H et de 14h à
17H30 au 01 30 44 19 87.
Les permanences extérieures sont également maintenues.
– Association France victimes 78
Les permanences juridiques et psychologiques sont maintenues au siège de l’association à Versailles par téléphone essentiellement au 01 30 21 51 89 / contact@francevictmes78.fr
Les psychologues pourront recevoir en présentiel en fonction de la situation.
Permanences commissariats (Versailles, Saint Germain et Rambouillet) sont assurées ; rendez-vous téléphoniques possibles en appelant le siège.
– Le Bureau d’aide aux victimes reste ouvert et est joignable :
Du lundi au vendredi de 9h à 13h et de 13h30 à 16h30. Contacts : 01.39.07.36.99
bav.versailles@gmail.com
– L’association ALTERNATIVE
Tous les services de l’association ALTERNATIVE restent ouverts à Poissy.
(Médiation Familiale, Lieu Écoute Violence, Conseil conjugal et familial et Visites médiatisées)