Dossier : Affaire Duron : le carambolage mortel de Bourgoin-Jallieu
Affaire Duron : un quatrième gendarme mis en examen pour non-obstacle à la commission d’un délit
Jeudi 18 mars 2021 à 10:31 – Par Céline Loizeau, France Bleu Isère
Un quatrième militaire a été mis en examen ce 17 mars après l’accident mortel qui a coûté la vie aux époux Duron, à Bourgoin-Jallieu (Isère), en février 2019. Un gendarme a déjà été condamné à trois ans de prison et trois autres militaires mis en examen pour non-obstacle à la commission d’un délit.
En février 2019, Geneviève et Florencio Duron, 69 et 71 ans, trouvent la mort dans un accident de la route à Bourgoin-Jallieu (Isère). La voiture qui a percuté la leur était conduite par un gendarme, qui n’était pas en service, mais qui roulait vite et alcoolisé. Il avait passé l’après-midi avec des collègues et avait consommé de l’alcool dans un établissement de Villefontaine.
Si le gendarme a été jugé quelques jours après le drame et condamné à trois ans de prison dont la moitié ferme, la famille des époux Duron a fait appel à la justice pour d’éventuelles poursuites à l’encontre de ses collègues qui l’ont laissé prendre le volant, bien que le sachant alcoolisé. Son taux d’alcoolémie était de 2.54 grammes d’alcool dans le sang.
Abstention volontaire d’empêcher un crime ou un délit contre l’intégrité d’une personne
Alors que le mois dernier, trois gendarmes ont été mis en examen pour non-obstacle à la commission d’un délit, un quatrième gendarme a été convoqué ce mercredi 17 mars devant un juge d’instruction à Grenoble, où le dossier a été dépaysé. Le Parquet fait savoir jeudi matin à France Bleu Isère que ce gendarme a, lui aussi, été mis en examen pour « abstention volontaire d’empêcher un crime ou un délit contre l’intégrité d’une personne. » Il n’a pas été placé sous contrôle judiciaire, comme ses anciens collègues en février dernier.
Dans un communiqué, Me Hervé Gerbi, l’avocat des enfants Duron fait connaître sa réaction : « désormais, l’instruction ouverte, sur la seule initiative des parties civiles, et après dessaisissement du parquet de Bourgoin-Jallieu, est complète puisqu’elle vise tous les gendarmes qui ont participé à l’après midi bien arrosée du gendarme auteur principal de l’homicide et permettra de mettre chacun face à sa responsabilité pénale. Cependant, les parties civiles préviennent : si le juge d’instruction n’a retenu, à ce stade, que la seule qualification de non empêchement de délit ou de crime, les parties civiles rappellent que ce manquement, visé dans leur plainte, est soutenu comme le support de l’homicide involontaire dont elles considèrent que l’ensemble des gendarmes doivent répondre et non une alternative procédurale bienveillante à l’égard des gendarmes mis en cause ». Et l’avocat grenoblois de préciser qu’il saisira la chambre de l’instruction en vue de ce débat technique.
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