Refus d’obtempérer : la mort de la gendarme Mélanie Lemée en Lot-et-Garonne pourrait contribuer à un durcissement des peines
Sécurité routière Publié le 01/02/2021 à 12:22 , mis à jour à 12:50
L’augmentation sensible du nombre d’automobilistes qui refusent de s’arrêter lorsque les forces de l’ordre leur demandent conduit le ministère de l’Intérieur à réfléchir à un durcissement des peines. Il faut dire qu’à sa prise de fonctions, le ministre Gérald Darmanin avait été durement éprouvé par le drame qui a coûté la vie à la gendarme Mélanie Lemée, en juillet dernier en Lot-et-Garonne. Et depuis, d’autres drames se sont produits.
En Lot-et-Garonne, comme partout en France, le refus d’obtempérer, c’est-à-dire le refus des conducteurs de s’arrêter malgré l’injonction des forces de l’ordre, est devenu un classique des colonnes consacrées aux faits divers dans notre journal. D’après nos confrères du Figaro, ces infractions ont même augmenté de 5,1% en 2020. Au point qu’une infraction de ce type serait commise toutes les 20 minutes dans l’Hexagone. Aujourd’hui des chauffards sont prêts à tout pour ne pas tomber entre les mains des forces de l’ordre.
Notre département est bien placé pour le savoir pour avoir été confronté au début du mois de juillet dernier au drame, qui a coûté la vie à Mélanie Lemée, une jeune gendarme de 25 ans qui officiait au sein de la brigade d’Aiguillon. Elle a été percutée extrêmement violemment par un automobiliste qui tentait d’éviter le dispositif d’interception mis sur pied à Port-Sainte-Marie par Mélanie Lemée et ses collègues gendarmes. Ce conducteur s’était déjà soustrait à un contrôle des forces de l’ordre quelques minutes auparavant. Le chauffard a fini par être arrêté et un paquet de cocaïne a été découvert dans son véhicule.
Vers des peines plus lourdes ?
La précision n’est pas anodine, car le ministère de l’Intérieur s’est rendu compte que l’augmentation des refus d’obtempérer s’expliquerait en partie par le fait que les contrevenants savent que la sanction qu’ils encourent pour ce type d’infraction est bien souvent plus faible que pour conduite sans permis ou transport de stupéfiants, pour ne citer que ces deux exemples. « Aujourd’hui la personne qui conduit en état d’ivresse est passible de deux ans de prison alors que pour le refus simple d’obtempérer, elle encourt un an de prison. certains ont vite fait le calcul et tentent de se soustraire aux forces de l’ordre. Une sanction plus lourde pourrait avoir un effet dissuasif », explique ainsi Laurent Collorig, chef de l’unité de coordination de la lutte contre l’insécurité routière (UCLIR) à nos confrères du Figaro.
Outre une révision des sanctions liées aux refus d’obtempérer, les drames qui se sont succédé ces dernières années pour les forces de l’ordre lors des contrôles routiers au bord des routes ont invité la place Beauvau à mener une autre réflexion pour mieux protéger policiers et gendarmes. Le ministère de l’Intérieur souhaiterait ainsi rendre plus identifiable et plus visible les forces de l’ordre.