Gard : il est condamné pour avoir traité une gendarme de « sale bougnoule »
Justice, Gard, Nîmes, Faits divers Publié le 06/01/2021 à 09:37
Ce quadragénaire a aussi diffusé via sa page Facebook, des propos odieux.
« Je regrette fortement, je me suis emporté, une fois de plus suite à un traitement médical mal pris et à l’alcool », se défend, ce mardi matin, devant le tribunal, Jean-Marc Arzalier, poursuivi pour des faits graves d’outrage visant une gendarme de Saint-Gilles, en raison de ses origines.
Celui qui se revendique « nationaliste » est aussi mis en cause pour des faits de provocation publique à la haine et d’apologie de crime après avoir diffusé des propos odieux, via sa page publique Facebook sur les juifs, les arabes, les camps d’extermination…
Mes propos sur Facebook ? C’est pour attirer l’attention
Le 21 novembre, les gendarmes sont appelés pour un différend à Générac. Parce qu’il a vu « un noir » à la télévision, cet homme a tout cassé dans la maison. « Elle est encore là cette sale bougnoule », clame le quadragénaire lorsqu’il entend la voix d’une gendarme qu’il avait déjà insultée avec les mêmes mots en 2016. « Allez vous occuper de tous les juifs et des arabes… », poursuit Jean-Marc Arzalier.
En garde à vue, le prévenu clame : « Je veux qu’on parle de moi. Je veux des journalistes. » « Je fais toujours de la provocation, sans arrière-pensée », déclare le prévenu devant le tribunal. Il vient de passer 43 jours en détention provisoire. « Mes propos sur Facebook ? C’était nul et stérile. C’est pour attirer l’attention. »
« Aucun regret, ni remord »
« Lui en fait une gloire », constate Me Rémy Nougier, l’avocat du gendarme. « Il n’a aucun regret, ni remord », poursuit Me Saphia Foughar, partie civile pour la Licra. Estelle Meyer, la représentante du parquet a requis 18 mois de prison et un maintien en détention. « Celui qui doit être exclu de cette société, ce n’est pas le noir, l’arabe, le juif, c’est vous. On ne soigne pas le racisme. Un suivi psychologique n’a aucun intérêt », déclare la magistrate.
« Je demande que l’on prenne en compte sa pathologie », a plaidé Me Olivier Collion, l’avocat du prévenu. Jean-Marc Arzalier a été condamné à six mois de détention mais sous surveillance électronique.
CATHY ROCHER