Engagement
La « double vie » et le rôle essentiel des gendarmes réservistes de la compagnie de Gien
Publié le 16/11/2020 à 18h42
Tout au long de l’année, la compagnie de gendarmerie de Gien peut compter sur le renfort de réservistes, indispensables à l’action quotidienne des militaires sur le territoire.
Même véhicule. Même uniforme. Même équipement. Au premier abord, difficile d’imaginer que ces hommes et femmes, affairés ce jour-là au niveau du rond-point de la Saulaie, à Gien, ne sont pas des militaires professionnels et donnent de leur temps libre pour servir dans la réserve opérationnelle.
« Il n’y a pas de différence visible entre un gendarme d’active et un gendarme réserviste. L’un comme l’autre ont le même devoir et le même sens de l’engagement« , insiste le capitaine Christophe Grosso, commandant en second la compagnie de gendarmerie de Gien.
Seule distinction notable, leurs emplois du temps. En effet, Jennifer, Jean-Philippe, David ou encore Bertrand, tous parents, mènent « une double vie » au service de la population.
Des missions de terrain variées
En parallèle de leur vie privée et de leur profession (ou études), ils viennent garnir les effectifs de la gendarmerie, selon leurs disponibilités et les besoins.
« Ils sont sollicités tout au long de l’année, en semaine, mais aussi le week-end, avec un pic au moment des fêtes de fin d’année et pendant les vacances estivales », note le militaire.
S’ils peuvent être affectés à des tâches administratives, les civils amenés à revêtir l’uniforme se voient confier davantage de missions de terrain.
Ils effectuent des patrouilles, de la prévention de proximité, des contrôles routiers et sont au contact de la population, des commerçants ou encore des élus. Plus récemment, ils ont aussi été mis à contribution dans le cadre de la surveillance des centres équestres.
Parmi la centaine de militaires que compte la compagnie de Gien, amenés à couvrir les territoires du Giennois, du Briarois et du Sullias, « près de 200 réservistes » sont appelés à renforcer les unités territoriales et brigades de gendarmerie du secteur, précise Christophe Grosso.
Un rôle prépondérant et des possibilités d’évoluer
Un soutien d’autant plus important par les temps qui courent, puisque cette fin d’année voit les forces de l’ordre occuper massivement le terrain et accentuer les contrôles, dans le cadre du plan Vigipirate “urgence attentat” et du confinement lié à la crise du Covid-19.
« Actuellement, trois à quatre réservistes sont présents chaque jour sur l’ensemble de la compagnie. Certains connaissent très bien le territoire. Ils jouent un rôle à part entière », souligne le capitaine.
En plus de mettre du beurre dans les épinards, ce « deuxième métier » offre aux militaires « l’opportunité d’évoluer, grâce à une formation continue et des stages qualifiants ».
« On ne sait jamais à quelle sauce on va être mangé »
Engagée depuis 2012 à la brigade de Gien ou de Sully-sur-Loire, Jennifer a donné (*) une cinquantaine de jours en 2020, soutenue par son employeur, qui lui a libéré trente jours dans l’année.
« J’ai toujours aimé me rendre utile. Ce qui est stimulant, c’est qu’on ne sait jamais à quelle sauce on va être mangé, il n’y a pas de routine« , souffle la mère de famille, fonctionnaire hospitalière et sapeur-pompier volontaire.
Même son de cloche pour Bertrand, assureur âgé de 39 ans. « Je me rends disponible sur mes congés et mes RTT. L’institution m’a toujours fait rêver et me donne la possibilité de servir le pays« , confie celui qui a intégré la réserve opérationnelle depuis le mois de janvier.
(*) Les gendarmes réservistes sont indemnisés à la journée (53€ pour une personne qui débute). Une rémunération évolutive selon le grade, leur ancienneté et la situation familiale.
Le chef d’escadron Heddy Cherigui prend le commandement de la compagnie de Gien
Recrutement
Pour renforcer la réserve opérationnelle de la gendarmerie, il faut être de nationalité française et avoir au moins 17 ans et 40 ans au maximum (exception faite pour les anciens militaires). Les candidats doivent aussi avoir une bonne condition physique, avoir suivi la journée défense et citoyenneté et ne pas avoir de casier judiciaire. Toutes et tous sont soumis à une évaluation psychologique et une visite médicale. Une fois leur dossier retenu, les postulants participent à un stage et suivent une formation militaire de quinze jours à Orléans.
Les personnes intéressées peuvent se rendre directement à la brigade de gendarmerie de leur secteur ou au centre d’information et de recrutement (CIR), à Orléans, joignable au 02.38.53.90.95. Le contrat d’engagement à servir dans la réserve, d’une durée d’un à cinq ans, est renouvelable une fois. Plus de renseignements sur le site de la gendarmerie nationale.
Adrien Maridet