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Dans les trains, les autocars, les gares… Les gendarmes quadrillent le Cher dans le cadre du pôle d’appui mobilité
Publié le 07/11/2020 à 13h00
Ne soyez pas étonnés : les gendarmes contrôlent les voyageurs dans les trains, dans les autocars, aux abords des gares dans le cadre du pôle d’appui mobilité.
Derrière l’acronyme PAM se cache le pôle d’appui mobilité de la gendarmerie. Sur le terrain, la formule se décline en patrouilles pédestres de réservistes chargés de contrôler les trains, les gares, les abords des gares, les autocars.
En clair, « tout ce qui concerne la sécurité au sein des déplacements », résume l’adjudant Mickaël Pillet, de la brigade motorisée de Bourges de l’Escadron départemental de la sécurité routière (EDSR). « Parce que la délinquance n’est pas que sur le goudron », ajoute celui qui filait tout droit pour un contrôle au péage berruyer de l’A71.
Patrouilles pédestres
Vendredi, en tout début d’après-midi, au départ de la gare d’Avord, un ancien gendarme mobile, trente-quatre ans de métier sous le calot, une enseignante qui a revêtu l’uniforme depuis deux ans et un agent de fabrication, réserviste depuis cinq ans, composent la patrouille du jour. Les anciens d’active ont une grosse expérience du terrain et l’ex-gendarme mobile a pris la tête des opérations.
À 13 h 17, le train pour Bourges entre en gare d’Avord. La patrouille grimpe à bord, informe le contrôleur après l’avoir informé de la démarche. Les gendarmes savent qu’ils ne sont pas montés pour rien : le contrôleur signale, en effet, deux voyageurs sans billet qui refusent de donner leur identité. Les trois uniformes prennent les choses en main et la musique change de tempo.
135 euros d’amende
Trois patrouilles par semaine sillonnent le territoire octroyé à la gendarmerie. « Dans les trains, nous ne vérifions pas les titres de transport, précise l’adjudant Pillet. Nous venons en appui de la SUGE, la police ferroviaire ou des contrôleurs qui en ont besoin. » Comme c’est le cas au départ d’Avord. Le contrôleur n’est pas le seul à apprécier le coup de main. Un duo de jeunes voyageurs aussi que les resquilleurs commençaient à importuner.
Les deux jeunes hommes sans billet donnent du fil à retordre à la patrouille. L’un n’a aucun papier sur lui, l’autre cache sa carte d’identité jusqu’au moment où, appelés en renfort à la gare berruyère, des policiers commencent à vouloir le faire grimper dans leur voiture pour une vérification au commissariat de police.
Récalcitrant à présenter ses papiers, le jeune homme est connu par les services de police pour des affaires de rébellion et de stupéfiants, vérification faite en direct sur une tablette tactile.
Au bout du compte, il aura fallu trois gendarmes et quatre policiers pour que le jeune garçon lâche sa carte d’identité. Il est reparti avec une amende de 135 euros, pour défaut d’attestation de déplacement. Et les gendarmes vers d’autres contrôles.
En gare de Bourges, les militaires ont, ensuite, grimpé dans un autocar pour Saint-Florent-sur-Cher avant de revenir en autocar à Bourges, prendre un train pour La Guerche-sur-l’Aubois, puis Avord. Et retour à la compagnie de Bourges, avenue de Saint-Amand.
Les attestations obligatoires pendant le confinement, les stupéfiants, le terrorisme, les réservistes (la gendarmerie du Cher en compte peu ou prou deux cents qui, en dehors de leur métier, enfilent l’uniforme du gendarme pour des missions diverses) ont l’œil sur tout et les oreilles qui traînent. Pacifier, rassurer, collecter des infos, en cette période anxiogène, c’est l’effet escompté de ce pôle d’appui mobilité.