Des jeunes impliqués en immersion à la gendarmerie
Publié le 28/08/2020 à 05:10 , mis à jour à 08:46
À tout juste 16 ans, Marie et Louise ont déjà les pieds bien ancrés sur terre. Engagées au sein du service national universel (SNU) — uniquement sur la base du volontariat en cette année de test — elles ont décidé d’effectuer leur mission d’intérêt général au groupement de gendarmerie de l’Ariège. Pendant deux semaines, les deux adolescentes découvrent le travail mené au quotidien par les différentes unités et services de la gendarmerie. Un choix loin d’être anodin pour les deux jeunes filles, amies depuis quelques années déjà. Louise, scolarisée au lycée général Gabriel-Fauré, à Foix, ne cache pas son envie de devenir réserviste dans un futur proche. Marie quant à elle hésite encore. Scolarisée au lycée Bellevue, à Toulouse, en prépa médecine, la jeune fille ne sait pas encore si elle veut devenir sapeur-pompier volontaire ou réserviste. « Enfin, tout ça c’est si j’ai le temps car l’important, ce sont les études », rappelle la jeune Fuxéenne. Pour ces deux, le choix de la gendarmerie s’est donc imposé. « Et puis sur toutes les propositions, c’était la plus intéressante », estiment-elles. De quoi faire sourire l’équipe qui les accueille pendant quatre jours au sein de la brigade de Lavelanet, le reste du temps étant passé à Foix dans l’antre du groupement de gendarmerie de l’Ariège.
Opération tranquillité vacances sur le terrain
Pour le lieutenant David Blanc, commandant de la brigade de Lavelanet, accueillir des jeunes dans l’enceinte de son unité de gendarmerie représente une première. « De toute ma carrière, je n’avais jamais vu cela mais c’est une bonne chose, cela nous permet de sensibiliser les plus jeunes à l’ensemble de nos missions, note-il. On a souvent la vision des gendarmes au bord de la route qui verbalisent mais nous avons beaucoup plus de missions que cela. »
La plus importante reste en effet la protection des populations. Louise et Marie ont ainsi pu mener, aux côtés des deux gendarmes désignés pour les accompagner — le chef Pierrard et le gendarme Dieunidou — des patrouilles sur le terrain. Au menu : opération tranquillité vacances et sensibilisation des élus locaux. Intéressant, et certes nécessaire, mais les adolescentes en attendent un peu plus. « Une opération de contrôle routier, ce n’est pas dangereux ça ? », tente Louise. « Depuis leur arrivée, elles veulent aller sur le terrain, en intervention, sourit le lieutenant. Mais on ne peut pas, cela peut être dangereux. Tout comme un contrôle routier où un automobiliste peut refuser d’obtempérer par exemple. »
À la découverte de services criminels
Alors pour les deux jeunes filles, et comme les deux autres jeunes accueillis en même temps à la gendarmerie, il faudra se contenter des visites un peu « scolaires » mais non moins intéressantes de services dont les missions sont très particulières. Parmi lesquels, la cellule d’investigation criminelle (CIC) ; le centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG) ; la brigade départementale de renseignements et d’investigations judiciaires (BDRJ) ou encore le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) et le détachement aérien de la gendarmerie (DAG). « On commence à être au point en termes de vocabulaire gendarmerie », s’amusent les deux jeunes. Car oui, pour faire de la médiation, il faut vulgariser. Cela aussi, c’est nouveau pour les gendarmes. Une nouvelle corde à leur arc. Déjà bien fourni.
Le SNU, qu’es aquo ?
Pour cette première année « test », le service national universel a été quelque peu bouleversé. En Ariège, 16 jeunes ont décidé de suivre cette opération inédite. En premier lieu, ils devaient suivre un stage de cohésion de deux semaines avant d’entamer leur mission d’intérêt général à effectuer au sein d’un corps en uniforme ou dans une autre structure. Mais la crise sanitaire est venue chambouler l’organisation du SNU. Le stage de cohésion a été annulé et les jeunes ont effectué directement leur mission d’intérêt général. Outre la gendarmerie, ils avaient le choix entre la police, la Croix-Rouge, la réserve naturelle d’Orlu ou encore un club de randonnée local et un service dédié à la petite enfance.
Océane Oulés