Les gendarmes de Pertuis relancent les patrouilles à cheval dans le parc naturel régional du Luberon
La compagnie de gendarmerie de Pertuis relance les patrouilles à cheval dans le parc naturel régional du Luberon. Quatre militaires troquent leur képi contre un casque cet été pour quadriller les sites touristiques sur leur monture et aller à la rencontre des visiteurs.
Publié le 13/07/2020 à 18h40
Les patrouilles à cheval avaient disparu du Luberon depuis une dizaine d’années. Les voilà de retour cet été.
Depuis le 1er juillet, elles sillonnent les sites les plus touristiques du parc naturel régional du Luberon deux fois par semaine.
C’est le chef d’escadron Jérôme Soulet qui a remis en selle ce dispositif avec quatre gendarmes sous son commandement à Pertuis.
Trois hommes et une femme.
J’ai la chance d’avoir quatre militaires qui sont cavaliers, galop 7. Quand on a proposé de faire une patrouille équestre, automatiquement, ils étaient volontaires
explique le commandant.
Les quatre gendarmes ont quand même dû suivre une formation spécifique au centre d’instruction de la cavalerie de la Garde républicaine, à Saint-Germain-en-Laye pour valider le certificat d’aptitude à la pratique équestre en gendarmerie.
Le cheval, l’atout sympathique du gendarme
C’est l’aspect pratique d’une telle patrouille qui a motivé le choix du patron de la gendarmerie de Pertuis.
On a un territoire qui est très vaste avec le massif du Petit et du Grand Luberon. Ça nous permet d’aller dans des endroits difficiles d’accès avec un véhicule.
Dominique Santoni, qui préside le parc naturel depuis trois ans, est cavalière. Autant dire que l’initiative l’a immédiatement séduite.
« L’opération Pégase s’était arrêtée pour des raisons budgétaires,explique-t-elle, le commandant Soulet nous a demandé si on voulait participer financièrement, et on a dit oui. »
Le parc finance la location des deux chevaux et d’un van à un centre équestre de Caseneuve, près d’Apt.
Avec le van, ils vont sur des lieux différents, à la forêt des cèdres, dans le Colorado provençal, au plan d’eau de la Riaille, dans les gorges du Régalon, à Rustrel…
« Ils viennent en renfort de la garde forestière postée aux entrées du parc pour sensibiliser le public et faire de la prévention sur le feu et les comportements », souligne Dominique Santoni.
Attention, sous le casque de ces cavaliers se dissimule un képi de gendarme qui peut verbaliser, mais le commandant Soulet insiste sur un maître-mot « prévention ».
C’est beaucoup plus sympathique de voir un gendarme à cheval qu’au bord de la route dans son véhicule », reconnaît-il. « On est là pour aider les gens, pour les renseigner, et le cheval avec le gendarme a un capital sympathie très fort.
Maître-mot « prévention »
Cet été, la recherche de personnes disparues va représenter une grande part de l’activité des gendarmes à cheval dans le parc.
« La population double ou triple, constate le commandant. L’an dernier, on a eu 14 personnes disparues et on a dû engager des moyens conséquents, maîtres de chiens, hélicoptère… ce sont des personnes étrangères au site, qui ne connaissent pas, qui partent en tongs et sans eau… ».
« L’été, on a aussi beaucoup de rassemblements festifs, avec des feux de campement et des risques incendies importants. »
Souvent les gens n’ont pas conscience des dangers du feux, c’est notre principal problématique pendant l’été
confirme la présidente du parc qui rappelle que le sud Luberon a été ravagé par un terrible incendie pendant l’été 2017. 1.200 hectares étaient partis en fumée.
C’était le plus gros incendie qu’on ait eu depuis 20 ans. On a toujours très peur du départ de feu.
Les patrouilles équestres vont veiller sur le parc jusqu’au 31 août.
« On est dans l’expérimentation, indique le chef d’escradon Soulet, mais bien sûr, l’an prochain, ma volonté c’est de reproduire le projet et de gonfler les effectifs. » La présidente du parc espère elle aussi que l’opération sera pérénisée avec plus de patrouilles.
Annie Vergnenegre