Les tripatouillages de deux gendarmes d’Arreau, devant la justice ce mardi
Mercredi 17 juin 2020 à 8:42 – Par Daniel Corsand, France Bleu Béarn Arreau, France
Deux gendarmes ont été condamnés ce mardi à Tarbes pour faux et usages de faux : de faux procès-verbaux « glissés » dans une procédure judiciaire à propos d’une arme.
Deux gendarmes de la brigade d’Arreau en Hautes Pyrénées ont été condamnés ce mardi par le tribunal judiciaire de Tarbes. Deux sous-officiers condamnés à 18 et 15 mois de prison avec sursis et 1.500€ d’amende. Ils sont condamnés pour faux, et usages de faux. Des faits qui remontent à 2017. Dans le cadre d’une enquête de routine, une arme a disparu, et ils ont réalisé de faux procès-verbaux pour se justifier, après avoir été dénoncés par un collègue. Une affaire qui n’est pas reluisante pour la gendarmerie.
Le pistolet envolé
Au départ il y a cette enquête sur des dégradations dans les caves d’un immeuble de Saint-Lary. Les gendarmes trouvent par terre, un pistolet de tir sportif de petit calibre. L’un d’eux veut le garder. L’autre n’est pas d’accord. Ce dernier a eu un accident quelques jours plus tard et il part en arrêt maladie. Quand il revient, six mois plus tard, il se rend compte que l’arme n’apparaît pas dans les procès-verbaux. Il en parle à son chef de brigade.
« Panique à bord »
Et là, c’est la panique. Avec un collègue plus gradé, celui qui avait gardé l’arme dans son bureau réalise alors une série de faux procès-verbaux, anti-datés, qui font réapparaître le pistolet. D’abord un faux PV d’audition d’un propriétaire de l’arme. Elle est attribuée à un homme pris au hasard dans le fichier des permis de conduire. Cet homme d’ailleurs sera entendu et a dû se demander ce qu’on lui voulait sur le coup. Il y aura aussi un faux PV de restitution de l’arme et un dernier PV d’abandon de ce pistolet par ce propriétaire imaginaire. Un tripatouillage qui sidère la présidente :
Vous avez oublié que vous êtes des gendarmes – La présidente du tribunal
Le premier est encore dans la gendarmerie et il attend les sanctions disciplinaires. L’autre a quitté la gendarmerie.
Le chef de brigade relaxé
Le chef de la brigade était également jugé pour harcèlement moral sur le gendarme « lanceur d’alerte ». Après avoir dénoncé ses deux collègues, il devient le vilain petit canard de cette petite brigade de montagne. Et le commandant lui mène la vie dure. L’ambiance est lourde. Mais à l’audience, le parquet, qui avait pourtant poursuivi le major commandant, finit par considérer que le gradé n’a pas harcelé le « délateur ». Le procureur honoraire Pinault a considéré que les gendarmes sont des militaires. Et que la notion de harcèlement n’est pas la même que dans le civil : « vous avez fait péter les galons comme on dit ». Dont acte.