Confinement : les pires excuses entendues par les forces de l’ordre en Limousin
Dimanche 5 avril 2020 à 18:46 – Par Camille André, France Bleu Creuse, France Bleu LimousinDépartement Creuse, France
Depuis bientôt trois semaines, la France est confinée pour lutter contre le coronavirus. Pour sortir, nous devons tous avoir une attestation, et un motif valable de déplacement. Mais entre inconscience et mauvaise foi, les Limousins donnent parfois de drôles d’excuses aux forces de l’ordre.
En Limousin, la police et la gendarmerie multiplient les contrôles pour faire respecter les mesures de confinement. Depuis le 17 mars, nous n’avons plus le droit de sortir de chez nous sans attestation. Par ailleurs il faut un motif sérieux : faire des courses de première nécessité, se rendre chez le médecin ou encore aller sur son lieu de travail.
En Creuse, en Corrèze et en Haute-Vienne, les forces de l’ordre constatent cependant des infractions, et les justifications des contrevenants sont parfois inattendues… Voire carrément bidon.
Sorties extraconjugales, cueillette de jonquilles et fausse attestation d’employeur
On vous propose un florilège des excuses les plus saugrenues présentées aux forces de l’ordre.
J’en ai marre de ma femme, il faut absolument que j’aille voir ma maîtresse
Un Haut-Viennois, a fait cette déclaration aux policiers lors de son contrôle. L’excuse de l’aventure extraconjugale est assez courante d’après le commissaire Yannick Salabert, Directeur Départemental de la Sécurité Publique de la Haute-Vienne.
- » Je vais voir ma grand-mère« , est aussi un mensonge très fréquent selon les policiers de Limoges. En l’occurrence, les grands-mères n’existent pas toujours.
- « Je n’ai jamais entendu parler du confinement« , plus rare, ce mensonge-là a été servi aux gendarmes de la Creuse, dix jours après le début des mesures.
« On cueille des jonquilles, c’est la saison. Après il n’y en aura plus »
Un couple de Creusois a été contrôlé par les gendarmes en pleine cueillette de fleurs à proximité du Maupuy, dans le secteur de Guéret. « C’est bucolique, mais vu la situation, cette excuse n’est pas recevable« , déclare le colonel Philippe Vincent, le patron des gendarmes de la Creuse.
- « Je rejoins mon étang dans le cadre de mon travail« , a prétendu un habitant du Havre, lorsqu’il a été contrôlé par les gendarmes creusois. L’homme a même présenté une attestation d’employeur. Mais c’était un mensonge. Les agents se sont aperçus qu’il était sans profession.
- « Je suis un bon pilote, je ne vois pas pourquoi vous m’arrêtez« , a dit un Creusois, visiblement surpris d’être contrôlé par les gendarmes, alors qu’il essayait sa nouvelle moto.
« Il faut que je vende ma drogue si je veux survivre »
Les policiers de Limoges ont contrôlé quelques dealers dans l’espace public, depuis le début du confinement. Celui-ci n’a pas manqué d’aplomb.
- « Je vais faire des courses, j’ai besoin de trois citrons pour un apéritif« . Cet individu avait bien rempli son attestation de déplacement, mais les policiers l’ont quand même verbalisé. Cette course n’avait rien d’essentiel et aurait très bien pu attendre.
- « Je fais des courses de première nécessité », a prétendu un homme, contrôlé à 80km de son domicile, par les gendarmes creusois.
Ceux qui font semblant de ne pas avoir compris
Les forces de l’ordre tombent aussi régulièrement sur des personnes qui essaient de profiter du beau temps en multipliant les sorties sous de faux prétextes.
Souvent on les croise une première fois avec un paquet de farine à la main. Une heure plus tard, on les revoit avec un paquet de cigarettes et encore une heure plus tard avec une bière
« A chaque fois, ils prétendent que ce sont des achats de première nécessité », raconte Emilie Ngasho, directrice départementale de la sécurité publique en Corrèze. « Ces gens font semblant de ne pas comprendre qu’on doit faire nos courses une bonne fois pour toute. Il faut qu’on se ravitaille et ensuite on reste chez soi », analyse la commissaire.
Le temps de la tolérance et de la pédagogie est terminée
Les forces de l’ordre ne sont pas dupes. Elles reconnaissent « les manières détournées d’aller se promener« . Dorénavant, les gendarmes et policiers du Limousin n’hésitent plus à verbaliser lorsqu’ils croisent une personne dehors pour des motifs futiles, surtout s’ils l’ont déjà vu hors de son domicile plus tôt dans la journée.
L’amende coûte 135 euros lors de la première infraction. Le prix augmente en cas de récidive et peut même s’accompagner de prison si la même personne viole les règles du confinement 4 fois en 30 jours.
Les personnes qui sortent sans raison valable multiplient les risques d’être contaminées par le virus. Elles représentent un danger pour elles-mêmes et pour leur entourage.
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Camille AndréFrance Bleu Creuse