Toulouse : une cellule pilote de la gendarmerie contre les violences conjugales
Haute-Garonne
07/02/2020 10:01 modifié le 07/02/2020 à 10:03 Par Brice Vidal
La CeLViC a été créée début janvier.
220 000 femmes sont victimes de violences physiques ou sexuelles en France chaque année. A Toulouse, la compagnie de gendarmerie de Toulouse-Mirail – dont le ressort couvre l’ouest toulousain – vient de lancer un projet pilote en France : la CeLViC.
Il s’agit d’une cellule dédiée au traitement des violences conjugales. « Une réponse sur mesure au profit de victimes particulièrement vulnérables qui méritent une prise en charge globale et partenariale, à la fois préventive et répressive » explique la gendarmerie.
Instaurer un climat de confiance avec les victimes
Les six enquêteurs spécialisés sont installés à Villeneuve-Tolosane, au sein de la brigade de gendarmerie locale. Leur objectif : prendre le temps de traiter « au cas par cas » indique le lieutenant-colonel Emmanuel Chanon à l’initiative avec sa hiérarchie de ce projet pilote en Occitanie « ce sont des enquêteurs volontaires donc qui ont eu des formations en la matière et qui s’intéresse au sujet. Donc ils ont une vraie motivation. La clé : c’est le climat de confiance instauré avec les victimes ».
Le patron de la compagnie de gendarmerie Toulouse-Mirail révèle « une vraie problématique violences conjugales » sur le ressort de sa compagnie.
Cugnaux particulièrement en proie aux violences sur conjoint
Pour preuve, depuis le 6 janvier, date de sa création, la CeLViC a traité 43 procédures et 78 auditions, dont 14 gardes à vue. Surtout à Cugnaux, mais aussi sur Saint-Lys ou Léguevin.
L’avantage d’une telle cellule dotée de spécialistes réside dans sa capacité à « qualifier rapidement l’infraction ». « Quand une plainte est déposée en brigade ou en commissariat, c’est beaucoup plus difficile d’être à l’écoute. Au même moment il y a les infractions du quotidien à traiter. Pas simple dans ce contexte pour les victimes de se confier » explique le major Pierre Bizet, ancien limier de la Section de recherches. Le patron de la la CeLViC décrit son travail « ici nous prenons le temps et parvenons à matérialiser l’infraction. On entend non seulement la victime, mais le conjoint, les enfants quand il y en a. Et ensuite nous transmettons au magistrat qui décide ou non de poursuivre. » Lorsqu’il y a crime de sang ou féminicide, la cellule de Villeneuve passe le relais aux enquêteurs des brigades de recherches ou de la Section de recherches de la gendarmerie.
60 personnes étaient, ce jeudi, rassemblées à Villeneuve-Tolosane pour l’inauguration de la CeLViC : magistrat du Parquet, élus, partenaires institutionnels et associatifs sont venus assister à la présentation de ce dispositif novateur.
CeLViC Cellule de lutte contre les violences conjugales : 05 62 87 10 64 / cgd.toulouse-mirail+celvic@gendarmerie.interieur.gouv.fr
2 rue de l’Hôtel de Ville 31270 Villeneuve-Tolosane