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Ille-et-Vilaine. Contre les violences faites aux femmes, les gendarmes en fer de lance

Les procureurs de la République de Rennes et de Saint-Malo sont venus à Rennes, mercredi, expliquer aux gendarmes ce qu’ils attendaient d’eux en matière de lutte contre les violences faites aux femmes.

Les procureurs de la République de Rennes et Saint-Malo ont précisé aux gendarmes ce qu’ils attendaient d’eux en matière de lutte contre les violences faites aux femmes. | OUEST-FRANCE

Ouest-France Pascal SIMON. Publié le 05/02/2020 à 17h55

« Pour une femme battue, pousser la porte d’une brigade c’est remettre en cause tout ce qui structure jusque-là sa vie. Si la notion de violence est évoquée, vous placerez l’homme en garde-à-vue. Après, on décantera. Le risque judiciaire, nous l’assumons ! »

Philippe Astruc et Christine Le Crom, respectivement procureur de la république de Rennes et de Saint-Malo, ne pouvaient pas être plus clairs devant une salle comble de gendarmes venus à Rennes de tout le département d’Ille-et-Vilaine assister à une formation concernant les violences intrafamiliales. Une priorité gouvernementale déclinée sur le terrain par les parquets pour le traitement judiciaire de ces violences.

Philippe Astruc et Christine Le Crom, respectivement procureur de la République de Rennes et de Saint-Malo. | OUEST-FRANCE

« Les violences faites aux femmes, ça concerne la moitié de l’humanité, ça se passe en ville, à la campagne, et c’est tous les âges » , insiste le procureur de Rennes. L’exfiltration du conjoint violent sera la règle que devra appliquer la gendarmerie, même si des hommes sont aussi victimes de violences au sein de leur couple.

Trois mois d’enquête maximum

Les procureurs demandent aussi aux gendarmes de faire preuve d’encore plus de « célérité » dans le traitement d’une affaire. « Des enquêtes qui traînent, ce n’est plus possible. Si nous n’apportons pas de réponses, il y a de l’incompréhension, poursuit Philippe Astruc. Il ne faut plus qu’il y ait une enquête qui dépasse les trois mois. »

Les objectifs sont clairs, une évaluation sera faite en 2021. « L’an dernier, en Bretagne, 1 850 femmes et 258 hommes ont été victimes de violences intrafamiliales. Sur l’ensemble de la France, en secteur gendarmerie, nous enregistrons chaque heure quinze violences », souligne le général Alain Pidoux, commandant de la région de gendarmerie de Bretagne.

Pour répondre à cette violence, des outils sont mis en place, ou étendus à l’ensemble du département. « Comme l’application mobile App-Elles, expérimentée à Saint-Malo », confirme Christine Le Crom.

Des outils pour accompagner l’action des gendarmes

Parmi les autres outils et procédures dont dispose déjà la gendarmerie : le suivi des téléphones « Graves dangers », géolocalisables, permettant l’intervention rapide des gendarmes ; une brigade de protection des familles a été créée le 15 décembre dernier, chargée d’appuyer l’action des enquêteurs de terrain ; chaque communauté de brigades ou brigade territoriale autonome a dans son effectif un référent spécialisé pour les violences intrafamiliales, et au niveau de la compagnie (l’échelon départemental), un officier s’assurera du suivi des dossiers.

L’accueil de victimes dans des conditions « apaisantes » est également pris en compte. Une salle d’audition spécifique a ainsi été inaugurée, mercredi, à la région de gendarmerie de Rennes, par le comité Alexis-Danan de Bretagne pour la protection de l’enfance.

Source : www.ouest-france.fr

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