Val-d’Oise. Dix neuf interpellés et 10 500 000 euros saisis après une vaste escroquerie immobilière
Les gendarmes du Val-d’Oise ont procédé à l’interpellation de dix-neuf suspects et la saisie de 34 biens immobiliers en Île-de-France à la suite d’une vaste escroquerie.
Publié le 20 Déc 19 à 6:56
Du matériel multimédia high-tech, notamment des ordinateurs et des téléphones Apple, des montres de luxe, du numéraire mais surtout 34 biens immobiliers à Saint-Brice, Combs-la-Ville (Seine-et-Marne), dans les Hauts-de-Seine et à Paris et enfin une Ferrari Spider 458 d’une valeur de plus de 220 000 euros.
C’est une saisie record de 10 500 000 euros, au titre des avoirs criminels, qu’ont réalisé les gendarmes du Val-d’Oise dans le cadre d’une enquête portant sur une vaste escroquerie à l’immobilier. Au total, dix-neuf personnes ont été placées en garde à vue.
Signalements Tracfin
L’affaire commence au cours de l’été 2018 à la suite de plusieurs signalements Tracfin mettant en cause une Sas. Sa gérante et son mari, âgés d’une trentaine d’années et domiciliés à Saint-Brice-sous-Forêt, sont soupçonnés d’avoir réalisé un nombre conséquent d’achats de biens immobiliers semblant être frauduleux.
La section économique et financière du Parquet de Pontoise saisit la Cellule de lutte contre le travail illégal et les fraudes (Celtif 95) du groupement de gendarmerie du Val-d’Oise.
Faux documents et prêtes-noms
Les investigations menées par les gendarmes mettent à jour de nombreuses acquisitions suspectes réalisées par la gérante de la Sas, entre 2016 et 2018, dont les crédits auraient été obtenus à l’aide de faux documents et de prêtes-noms.
Grâce à la complicité présumée de quatre notaires, deux de Sarcelles et deux de Paris, ains que d’une avocate parisienne, les biens étaient acquis en étant parfois surévalués en fonction du nombre de crédits accordés. Ils étaient ensuite revendus de la même manière à des Sci, sans que les crédits ne soient remboursés. Et pour cause, l’emprunteur, dont l’identité n’était pas réelle, restait introuvable.
100 gendarmes mobilisés
Au terme de seize mois d’une enquête minutieuse et complexe, les enquêteurs de la Celtif, sous la direction de la Section Economique et Financière du Tgi de Pontoise, ont identifié une dizaine de Sci et l’ensemble des membres soupçonnés d’être impliqués dans ce réseau crapuleux.
Une opération d’envergure a ainsi été menée mardi 17 décembre, mobilisant 110 gendarmes du Val-d’Oise, renforcés par des spécialistes en nouvelles technologies et en analyse criminelle de la Région de Gendarmerie d’Île-de-France, des militaires du Loir-et-Cher, de la section de recherche de Versailles et du Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale.
Dix-neuf personnes ont été interpellées, dont les gérants de la Sas, les notaires et une avocate parisienne qui avait pris la fuite. Elles ont été placées en garde à vue.
Les investigations se poursuivent sous commission rogatoire dans le cadre d’une instruction judiciaire pour escroquerie aggravée et blanchiment.