Affaire Legay : la charge policière était disproportionnée et les gendarmes ont refusé de participer selon Médiapart
Le site d’actualité en ligne Médiapart, dans un article publié ce jour, revient sur l’affaire Legay, du nom de cette septuagénaire blessée lors d’une charge policière le 23 mars dernier à Nice. Il évoque un rapport, faisant état du refus de la gendarmerie de participer à cette charge.
Il met en avant un rapport qui pourrait peser lourd dans l’instruction de ce dossier.
Selon l’article, un rapport de la gendarmerie en date du 25 mars, soit deux jours après l’accident de Geneviève Legay, revient sur les circonstances de la charge. Le capitaine de la gendarmerie aurait refusé d’engager son escadron, soit 70 hommes, estimant que la charge décidée par le commissaire Rabah Souchi, responsable des opérations était « disproportionnée » face à « une foule calme » c’est-à-dire des manifestants calmes ne présentant aucun signe d’hostilité envers les forces de l’ordre, et en l’absence de dégradation à déplorer.
Un général de gendarmerie consulté
L’article met en avant l’expertise du général de gendarmerie Bertrand Cavallier, ancien commandant du Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie de Saint-Astier. Contacté par Médiapart, il explique que le contact avec les manifestants et le recours à la force constituent l’ultime réponse et que « le libre arbitre est primordial et c’est la raison pour laquelle il existe le devoir de désobéir ».
À Nice, ce devoir de désobéir a été exercé par le capitaine qui commandait l’escadron malgré la pression. Il a fait preuve de courage intellectuel et d’esprit de responsabilité en ne participant pas aux opérations décidées par le commissaire. Cette décision a été fondée puisque, hélas, cet usage de la force s’est avéré disproportionné, puisque la charge a causé des blessures graves sur une manifestante qui n’était pas du tout agressive
développe t-il.
Jointe par téléphone, l’un des conseils de Geneviève Legay, maître Mireille Damiano, n’a pas connaissance pour l’heure de ce rapport qui confirme, dit-elle, la réalité des faits.