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Le - Gendarmerie. Une féminisation en marche

Quasiment invisibles dans les rangs de la gendarmerie dans les années 80, les femmes représentent aujourd’hui 17 % des effectifs morbihannais. Une progression constante et appréciée.

Si on vous qualifie de gendarmette, quelle sera votre réaction ? « C’est un terme péjoratif que l’on n’emploie plus. On le prendrait mal. Sur le terrain, c’est Madame », prévient d’emblée et à l’unisson le club des cinq gendarmes. Dans la caserne Guillaudot située au 2 place de la Libération à Vannes, Olivia, Justine, Camille, Laurence et Marie-Laure évoquent, en ce jeudi matin, leur quotidien dans un milieu majoritairement masculin. « Vous voulez les chiffres ? Je vais vous les chercher », lance la lieutenante Vigouroux, officier soutien et ressources humaines avant de revenir illico presto : « Nous sommes aujourd’hui 128 femmes sur le département, représentant 17 % des effectifs ».

« Tous les métiers nous sont possibles »

Dans les rangs de la gendarmerie depuis 1987, l’adjudante-cheffe Degermann se félicite d’un tel score, qui pourrait paraître maigre aux yeux d’un public étranger à cette corporation militaire. « Avant, on avait l’impression que l’on ne pouvait pas postuler à grand-chose en rentrant dans la gendarmerie. Aujourd’hui, tout a changé, les mentalités et les perspectives de carrière. Tous les métiers nous sont possibles et dans toutes les composantes, c’est une bonne chose. Cela veut dire que l’on a ouvert la voie aux plus jeunes ». La lieutenante Thomas en fait partie. Fraîchement nommée dans la brigade de recherches de Vannes en août 2018, elle dirige depuis une unité composée exclusivement d’individus masculins. Neuf au total. Sans que cela ne lui pose aucun problème : « Tout se passe bien, j’ai facilement été acceptée. On apporte une vision et un encadrement différents, je n’ai pas eu de souci particulier. Lors des concours, il y a autant de femmes que d’hommes qui se présentent, cela montre bien l’évolution du métier ».

Du « Gendarme de Saint-Tropez » à « Une femme d’honneur »

Même son de cloche du côté du gendarme Fievet, habituée à fouler le pavé en tant que membre de la brigade de proximité vannetaise depuis l’an passé : « Je suis toute jeune dans le métier mais je veux durer. Avec l’ambition d’aller jusqu’au bout. Jamais je me suis dit qu’il fallait que je fasse davantage mes preuves car j’évoluais dans un environnement masculin ». Tout va bien dans le meilleur des mondes au final ? « Alors certes, il y a encore des discriminations, des réflexions graveleuses, tout cela peut arriver, mais on les combat au quotidien tous ensemble », se félicite le groupe, accompagné du lieutenant-colonel Phavorin venu prendre le pouls de la discussion. Un avis ? « On est passés de l’image de Cruchot à celle de Corinne Touzet. Cela valorise le métier de la femme dans notre institution ». Cheffe oui cheffe !

Sourcewww.letelegramme.fr

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