Hérault : l’ancien patron de la gendarmerie de Castelnau-le-Lez monte en grade au sein de l’OM
Il a la confiance de l’homme d’affaires Franck Mc Court. Le lieutenant-colonel Thierry Aldebert, ex-commandant de la compagnie de Castelnau-le-Lez, a opéré une reconversion heureuse dans le monde du football. Recruté il y a deux ans par l’Olympique de Marseille comme directeur de la sécurité du club et des joueurs, ce gendarme d’élite, qui a servi dix ans comme officier supérieur au GIGN, chef de l’unité de renseignement en charge de la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme, vient de sacrément monter en grade.
Le comité exécutif l’a promu cette semaine directeur général adjoint chargé des opérations. Outre, donc, ce volet opérations qui comprend la sécurité – » ce sera 20 % à 30 % de mon activité » -, l’événementiel et la gestion des supporters, il sera désormais en charge d’autres domaines stratégiques. Et non des moindres.
Gestion du stade et des centres d’entraînement
C’est à lui que le club a confié l’exploitation de la supervision stade Orange Vélodrome, reprise à 100 % par le club olympien depuis le début de l’année, via un contrat dit d’interface. Un enjeu crucial pour la société. Lui a également été dévolue la gestion des deux centres d’entraînement. Et, enfin, il s’occupera de ce que le club appelle « l’expérience spectateur ». Autrement dit tout ce qui concerne l’accueil, le confort, les accès, les services, les circulations dans et autour du stade.
De nouveaux challenges pas si loin de son cœur de métier d’origine. Mais que le militaire a eu l’occasion d’asseoir grâce à un programme de reconversion proposé par la gendarmerie nationale avec HEC Paris. En deux ans, Thierry Aldebert a eu le temps de se faire la main sur un poste nouvellement créé à son arrivée alors que le club avait eu à vivre plusieurs épisodes cauchemardesques, dont celui de la sextape de Valbuena.
Nous souhaitons également afficher le degré d’exigence le plus élevé en matière d’éthique et d’intégrité
Embauché pour être l’interlocuteur des autorités, des supporters pour l’organisation des matches mais aussi pour prendre la responsabilité de la Commanderie (le centre d’entraînement) et superviser les appels d’offres lancés par le club. À l’époque, Jacques-Henri Eyraud, président du directoire avait déclaré : « Si notre objectif est de jouer à nouveau les premiers rôles sur le terrain, nous souhaitons également afficher le degré d’exigence le plus élevé possible en matière d’éthique et d’intégrité. Thierry nous apporte son expérience exceptionnelle des métiers de la sécurité, acquise notamment au contact du GIGN, une des unités les plus prestigieuses au monde. »
Il a côtoyé le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame
Thierry Albebert a côtoyé le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame. Ils étaient sortis côte à côte du stage commando pour entrer dans les forces spéciales, en 2002, au début de leurs carrières respectives. Puis, ils s’étaient retrouvés dans le Sud, quand Arnaud Beltrame avait rejoint sa dernière affectation dans l’Aude.
Thierry Aldebert a trouvé ses marques et même son ton. Il n’a pas hésité à critiquer les instances du football quant aux sanctions liées aux fumigènes dans le journal La Provence. « On évoque peu les vrais sujets qu’est la gestion de la foule, des flux, des potentiels actes terroristes, c’est invraisemblable ». À bon entendeur. S’il est devenu Marseillais de résidence, Thierry Aldebert conserve des attaches familiales à Montpellier et une affection profonde pour la ville.
HÉLÈNE AMIRAUX