Marmande : le gendarme rêve de boucler son tour du Monde des six marathons majeurs
Après 12 ans dans la gendarmerie mobile, Julien Picot a intégré le PSIG. Un gendarme au rêve fou de boucler son tour du monde majeur des marathons.
Julien Picot, à Marmande (Lot-et-Garonne) n’arrête pas de courir. Peu importe l’heure. Même en descendance de nuit, il enlève sa tenue de gendarme et enfile ses baskets et part avaler quelques hectomètres – à une allure vive – alors que d’autres vont profiter des bienfaits d’une nuit de repos.
120 kms par semaine
Le trentenaire installé dans la cité de la tomate depuis une dizaine d’années n’est pas avare de sacrifices pour parvenir à ses fins. Et ce depuis cette rencontre presque imprévisible avec la distance reine du marathon (à savoir 42 km et quelques dizaines de mètres).
Je ne savais pas où je mettais les pieds. C’était l’année où je m’étais fracturé le péroné. Je me suis relancé sur un 10km puis un semi-marathon. Cela s’est bien passé. Le soir du semi, je prenais un dossard pour le marathon »
Un record à Berlin
Avec un chrono de 3h06′, des envies d’aller plus loin font surface chez ce sportif accompli (qui avait – dans son adolescence – consacré dix ans au ballon rond).
En quatre ans, il court sept marathons. En 2015, il participe à celui de New-York « le premier des six majeurs ». Il améliore son chrono (3h01). Toujours déterminé en aller plus loin, l’année suivante, il s’aligne sur celui de Londres. Après une grosse préparation de douze semaines, il pulvérise son temps en signant un 2h40’36 ».
En 2017, celui de Boston « restera comme son plus mauvais souvenir ». « J’ai explosé totalement », lâche-t-il. Une expérience qui n’altère pas son rêve de boucler la boucle. Berlin – réputé pour être le plus rapide du monde – voit Julien Picot titiller à nouveau son record (2h44’52) après une nouvelle phase de préparation intensive.
L’an passé, il a traversé l’Atlantique pour s’aligner sur le parcours de Chicago. Le 3 mars prochain, il sera au départ de celui de Tokyo. « L’objectif d’une vie ». Depuis un mois et demi déjà, il est en pleine préparation où il peut enchaîner jusqu’à 120kms par semaine. Il aimerait y signer un joli chrono :
Pourquoi pas en dessous des 2h40 ».
Il en faut plus pour décourager cet autodidacte du marathon.
Cette passion de la course à pied en tout cas n’est pas nouvelle. Lors de son entrée en gendarmerie (après son cursus de formation en Bretagne), il rejoint la gendarmerie mobile de Marmande. « Avec mon classement, j’ai choisi le Sud-Ouest et j’ai découvert Marmande », raconte-t-il. C’est là qu’il se met à la course à pied.
J’ai toujours couru et je m’y suis mis plus régulièrement quand j’ai commencé à bosser. J’ai arrêté pendant deux ou trois ans et je me suis mis à la musculation notamment quand on partait en outre-mer ».
Douze ans de gendarmerie n’ont pas altéré sa détermination sportive. Il ne compte pas les sacrifices notamment en terme de récupération « qui est primordiale » et sur le plan nutritionnel. « Il faut manger sainement surtout en préparation intensive, on évite tout ce qui est trop gras et l’alcool, reconnaît-il ajoutant avec le sourire « de temps en temps, on se lâche, c’est bon pour le moral ».
Aujourd’hui, il a intégré depuis quelques semaines le PSIG « une nouvelle page professionnelle lui permettant aussi d’aspirer à un autre mode de vie », celui de construire une vie familiale. Finis les lointains déplacements notamment dans les outre-mers ou en opération extérieure. Une page qui lui permettra aussi de poursuivre ses rêves fous.
Après le marathon, il disputera son premier Ironman, l’été prochain, à Vichy « sur ses terres ». Là encore avec le rêve doux de le terminer s’il « coule pas dans l’eau ». Avant de se projeter sur une autre folie, celle de la Diagonale des Fous.