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REPORTAGE. Gendarmerie scientifique : comment travaillent vraiment les experts du crime ?

Est-ce que les experts de la gendarmerie scientifique travaillent vraiment comme dans les séries télévisées ? Sur quelles technologies innovantes comptent-ils s’appuyer demain ? Pour le savoir, Sciences et Avenir s’est rendu à l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRGCN), l’un des instituts de criminalistique les plus secrets au monde.

Un expert de l’IRGCN réalise un prélèvement biologique. © GUILLAUME COTE / CREATIVE COMMONS

« Nous n’avons pas l’habitude de recevoir des journalistes, notre métier c’est de divulguer le moins d’informations possibles à l’extérieur », nous glisse à notre arrivée le colonel Fillon, directeur-adjoint de l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN). Dans ce lieu hautement sécurisé, aux portes de Paris, 600 militaires surdiplômés en blouse blanche enquêtent sur des scènes de crime à la recherche du moindre indice. « Nous sommes complémentaires de la police scientifique, en couvrant plus de domaines mais moins de dossiers », ajoute le colonel. L’IRCGN a vu le jour en 1987 : les pouvoirs publics, prenant conscience – notamment à la suite de l’affaire Grégory – du besoin de développer les capacités d’investigation criminelle de la Gendarmerie. Auparavant à Rosny-sous-Bois, l’IRCGN a déménagé à Pontoise en 2015 dans des locaux flambants neufs. Dans la dizaine de départements de l’IRCGN, des experts reçoivent environ 600 dossiers par jour et sont amenés par les magistrats à se prononcer sur des enquêtes très diverses – des plus médiatisées comme l’affaire Maëlys (en 2017) et le crash de l’avion de la Germanwings (en mars 2015) aux cambriolages de magasins. Des laboratoires dédiés à l’identification de substances chimiques à ceux d’analyse de vidéosurveillance, en passant par la médecine légale et l’entomologie forensique, Sciences et Avenir vous propose une petite visite guidée de cet institut de criminalistique parmi les plus secrets au monde.

Des gendarmes qui veulent identifier les criminels grâce à leur odeur corporelle

Notre visite débute dans le département « environnement, incendies, explosifs », dans lequel une vingtaine d’experts essaient de « faire parler » chaque année un millier de pièces à conviction retrouvées dans des véhicules ou habitations incendiés, ou sur des corps partiellement calcinés… D’imposantes machines – de spectrométrie de masse couplée à la chromatographie en phase gazeuse – leur permettent d’identifier des molécules quasi indétectables.

Sourcewww.sciencesetavenir.fr

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