« Pénurie de carburant » dans les gendarmeries: Alain Joyandet alerte le ministre Gérard Collomb
La situation est « particulièrement inquiétante pour notre pays ». Dans un courrier adressé au ministre de l’Intérieur Gérard Collomb le 7 septembre et rendu public ce mercredi, Alain Joyandet s’indigne des « difficultés matérielles » imposées aux gendarmes. D’après « plusieurs témoignages concordants », les gendarmes « ne disposent plus du carburant nécessaire pour sortir autant de fois qu’ils le souhaitent avec leurs véhicules sur le terrain ».
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Le sénateur de Haute-Saône Alain Joyandet alerte dans une lettre au ministre de l’Intérieur sur « une triste réalité »: « dans nos campagnes, les forces de gendarmerie ne disposent plus des ressources nécessaires à l’exécution de leur mission ».
Tout au long de l’été, l’ancien secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie a recueilli de troublants témoignages de gendarmes: « Ils m’ont unanimement indiqué qu’ils ne disposaient plus, notamment, du carburant nécessaire » pour « assurer de façon satisfaisante leur mission ».
« Les officiers nous expliquent qu’il s’agit bien de restrictions budgétaires »
Dans certaines brigades, les gendarmes ne peuvent partir en patrouille que l’après-midi. Ils sont cantonnés en matinée et la nuit, sauf « intervention urgente ». Ailleurs, un forfait de 100 kilomètres quotidiens est mis en place.
« Les officiers nous expliquent qu’il s’agit bien de restrictions budgétaires, précise Dimitri Doussot, assistant parlementaire d’Alain Joyandet. Les témoignages sont concordants, et ils viennent de plusieurs départements. Un gendarme nous a même raconté que les ‘vrais délinquants’ connaissaient cette situation. »
Dans son courrier, Alain Joyandet demande « des explications » au ministre de l’Intérieur.« Totalement dévoués à la protection de leurs concitoyens », les gendarmes « se sentent également totalement abandonnés, pour ne pas dire délaissés, par leur hiérarchie et la République de façon plus globale », ajoute le sénateur, qui demande que « cette situation particulièrement inquiétante pour notre pays cesse le plus rapidement possible. »