Le conflit indépendantiste dépasse désormais les frontières espagnoles et s’étend vers la France.
La gendarmerie française est décidément très réactive en ce qui concerne le mouvement indépendantiste catalan. Mardi nous publions dans nos colonnes une information selon laquelle les gendarmes de Prades recherchaient Carles Puigdemont. L’ancien président avait été faussement annoncé présent par un journal local dans une université d’été catalaniste qui se tenait le week-end dernier dans cette commune à l’est de Perpignan. Au cours de ce même week-end, la Gendarmerie nationale est intervenue sur la route qui relie Pollestres et Canohès, deux communes de la banlieue de Perpignan pour mettre un terme à une manifestation en faveur de l’indépendance de la Catalogne.
Les indépendantistes côté français
Les comités de défense de la République (CDR) sont des groupuscules très actifs et ultra mobiles qui organisent fréquemment dans les rues de Catalogne des manifestations et opérations coups de poings en faveur de l’indépendance.
Il existe une branche française des comités de défense de la République dans la ville de Perpignan, selon eux partie nord de la nation catalane. Tous les samedis une vingtaine de personnes se rendent sur le pont entre Canohès et Pollestres, qui est au-dessus de l’autoroute A9. Un point de vue idéal pour le groupe qui accroche une pancarte sur laquelle est écrite en anglais “Liberté pour les prisonniers et exilés politiques” afin d’attirer le regard des automobilistes.
Toutes les semaines c’est le même scénario : les indépendantistes sortent la banderole en attendant qu’arrive la gendarmerie qui contrôle leur identité, prend en photo la pancarte et demande cordialement de la retirer.
“Enlevez cette banderole ou on vous embarque”
Samedi dernier, selon Herve Pi, un des organisateurs de l’opération, les choses ont dérapé. Une voiture de gendarmerie est arrivée, et directement les agents ont lancé aux manifestants : “Enlevez cette banderole ou on vous embarque, vos papiers d’identité”.
Les indépendantistes ont mal reçu cet ordre et le ton est monté. Les membres des CDR considèrent leur cause en faveur de la liberté des prisonniers comme “juste” et perçoivent les menaces des gendarmes illégitimes.
Les pandores font remarquer aux membres des CDR qu’ils ont besoin d’une autorisation préfectorale pour organiser ce type d’événement. Au final ce sont trois voitures de la gendarmerie qui ont été dépêchées sur place pour calmer la tension. Les forces de l’ordre ont retiré elles-mêmes la banderole, et ont demandé à un manifestant de ranger son drapeau indépendantiste catalan. Devant son refus, le gendarme aurait arraché des mains du manifestant le drapeau en cassant volontairement le mat, selon le témoignage d’Herve Pi.
Sur les réseaux sociaux les indépendantistes catalans sont furieux contre la Gendarmerie française qui est désormais amalgamée à la Police Espagnole.