Seine-et-Marne : les futurs officiers de
gendarmerie prêts à défiler sur les Champs
-Élysées
La piste de l’aérodrome de Melun-Villaroche s’étend sur plus de 700 m. Exposée plein soleil. Depuis deux heures, 134 élèves et 8 cadres de l’école des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN) de Melun enchaînent les allers-retours. Douze colonnes marchent en ordre serré. Le bruit des talons, composés en partie de pièces de métal, claque sur le bitume. Ce samedi, ils feront écho sur les pavés parisiens des Champs-Élysées.
La promotion du colonel Arnaud Beltrame défilera pour le 14 juillet
Mais pour en arriver là, la préparation a été importante pour la promotion Arnaud Beltrame, issue de la prestigieuse EOGN. « C’est quelque chose de particulier à vivre. Ce n’est pas la même chose sur les Champs », se souvient le capitaine Raphaël Clochard qui fera partie des cadres cette année. Il défile, ce samedi, pour la troisième fois consécutive : « Le défilé, c’est une autre ambiance, c’est beaucoup de fierté. Au moment de passer devant le président de la République, toute une année de travail nous revient en tête. »
Tous ne peuvent pas défiler parmi ces élèves en première année. Trois aspirants officiers sont blessés. Cinq autres n’ont pas eu les résultats escomptés pour porter la « tetra » (NDLR : la tenue traditionnelle), ce samedi. Ils sont donc 126 à avoir le privilège de parader vers 10 h 15 entre les convois de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr. Les ordres de passage sont déterminés en amont. Même dans le « toit », le régiment d’élèves, la composition du groupe s’avère établie au millimètre près.
Les plus grands trustent les premiers rangs quand les plus petits se retrouvent en queue de peloton. « Être tout devant est une place privilégiée. Notre famille peut nous voir à la télévision mais cela ne veut pas dire que nous sommes plus compétents que nos collègues. Juste que nous sommes plus grands », résume Christophe Fournier qui dépasse la barre du mètre 90.
Si tous sont fiers et s’amusent de passer sur le petit écran, les six meilleurs élèves de la promotion peuvent glaner les meilleures positions. Six places réservées aux gendarmes les plus assidus de l’année devancent tout le cortège. « C’est un grand prestige de présenter l’école au président », raconte Julien, major de la promotion et donc porte-drapeau : « L’étendard pèse une dizaine de kilos. En toute honnêteté, il est plus difficile de rester sur place que de marcher avec. »
« La tête haute ! Le sabre à l’horizontal quand le bras est élancé ! », a répété de manière plus que véhémente le lieutenant-colonel Dard à ses élèves lors de ces deux dernières semaines. Tous se sont pliés aux ordres et aux conseils du chef. Mais certains détails ont été plus difficiles à prendre en main. Notamment un parfait alignement lors de la marche. « C’est dur, long et fatigant d’apprendre l’ordre serré à douze gendarmes », explique le capitaine Raphaël Clochard avant de nuancer : « Mais tous ces efforts aboutissent à un très bel objectif ».