Depuis les attentats qui ont touché la France en 2015, les métiers de la sécurité constituent un débouché intéressant pour les jeunes. L’adjudant Bruno Canet, adjoint au chef du centre d’information et de recrutement (CIR) de Caen (Calvados), précise :

Avant ces événements, la Gendarmerie créait 8.000 postes par an; aujourd’hui, c’est 13.000.

La France compte 110.000 gendarmes, qui possèdent le statut de militaire. Depuis 1983, les femmes y ont accès. Elles représentent 20% de l’effectif aujourd’hui.

Installé dans les locaux de la caserne Le Flem, le CIR de Caen reçoit environ 600 visites chaque année. 500 d’entre elles se transforment en cadidature. L’adjudant Canet poursuit :

 Le métier de gendarme est très diversifié. Il ne faut pas le réduire à celui qui contrôle sur le bord des routes. Cela ne représente que 15% de son activité !

Pour intégrer la gendarmerie, deux portes d’entrée existent. Dès 17 ans, et sans condition de diplôme, on peut devenir gendarme adjoint volontaire. « Dans une patrouille, c’est l’équipier du gendarme. » Des tests, comportant quatre épreuves, sont organisés tous les 15 jours, le mercredi après-midi, au CIR. Après trois mois de formation, rémunérée, dans une des écoles de la gendarmerie nationale, le gendarme adjoint peut partir sur le terrain. « C’est en quelque sorte un tremplin découverte, reprend l’adjudant Canet. Au bout d’un an, on peut passer le concours interne. »

Mobilité, disponibilité

Le concours, justement, est l’autre manière de porter l’uniforme. En externe, le Bac est obligatoire et le concours s’adresse aux 18-35 ans. Deux sessions sont organisées par an. En cas de réussite, la formation dure dix mois. À l’issue de celle-ci, le nouveau gendarme peut choisir entre trois corps : la célèbre garde républicaine, les gendarmes mobiles, ou une carrière en brigade. L’adjoint du CIR note :

Beaucoup de jeunes débutent par la mobile. Comme leur nom l’indique, ces escadrons partent régulièrement en mission, en renfort des brigades locales. Cela peut durer une journée, un mois, voire trois mois en outre-mer. Cela crée des liens.

Après quelques années « d’aventure », la majorité des gendarmes intègre une brigade. « C’est la mission de base, au service de la population. Il faut une grande disponibilité mais, en contrepartie, on est hébergé en caserne. »