THIONVILLE
Gendarmes mobiles : exercice à tirs réels
Bure, Notre-Dame-des-Landes, Paris : l’escadron de gendarmerie mobile à Thionville enchaîne les missions extérieures. Mais un entraînement annuel est obligatoire au sein du quartier Chevert. Le tir fait partie du programme.
LE 19/04/2018 À 14:02
Quelle fréquence ?
Le tir est un des modules à réviser chaque année pour la gendarmerie mobile. Au même titre que le secourisme, les techniques et tactiques d’intervention, la maîtrise sans arme de l’adversaire, le maintien de l’ordre lors de manifestation ou encore l’exercice de tuerie planifiée. « Une semaine d’instruction est bloquée à résidence, quartier Chevert, pour mettre à jour nos savoir-faire, nos compétences », souligne le capitaine Dutais, chef de l’escadron à Thionville.
Toutefois, ses pelotons restent en alerte, mobiles. Mardi, une partie était engagée sur la visite présidentielle à Strasbourg. Hier soir, le planning a été perturbé à nouveau. A priori , un détachement est attendu à Paris ce jeudi. Pas le choix. Les effectifs sont tendus. « Vingt-six escadrons, soit 2 500 gendarmes, sont mobilisés à Notre-Dame-des-Landes. »
Quelles armes ?
Chaque gendarme détient une arme de poing personnelle. Depuis les attentats de Paris en 2015, il a le droit de garder son pistolet sur lui quand il n’est pas en service. À l’entraînement, il tire 90 cartouches de calibre 9 mm par an. Il s’exerce aussi sur deux pistolets-mitrailleurs différents (armes d’épaule, type « HK ») avec 60 cartouches pour chacun. Du 9 mm là encore. En intervention, l’escadron mobile est aussi susceptible de s’armer de Famas chargés de cartouches 5,56 mm à fragmentation. « Ça fait plus de dégâts car elles explosent dans le corps de la cible », rapporte l’instructeur. La révision prévoit 40 cartouches.Tous ces quotas de munitions sont inscrits sur le papier. Encore faut-il que la Défense les finance…
Quel scénario ?
« On ne s’entraîne pas pour tuer mais pour faire cesser la menace », nuance le lieutenant Dublanche, adjoint au commandant d’escadron et chargé de l’instruction. Les munitions ne sont pas les mêmes que sur les théâtres de guerre. « Notre engagement, c’est essentiellement de l’urbain. » L’entraînement au tir a évolué. « Avant, on faisait du tir posé. Aujourd’hui, il est contextualisé, on se raccroche à la réalité », poursuit le lieutenant Dublanche.
Des obstacles occupent la salle de tir. Au fond de cet espace, des photos d’hommes armés jouxtent des classiques cibles rondes. Les gendarmes à l’entraînement se projettent lentement, couverts par des coéquipiers, entre les fausses palissades. Ils communiquent entre eux tout en gardant les yeux rivés sur la menace. La sécurité et la précision du tir sont évidemment privilégiées. Ils évoluent en condition. Parfois, ils sont protégés par vingt kilos d’équipement spécifique. L’entraînement en tenue civile est à venir.