Barcelonnette : l’homme qui avait menacé les gendarmes avec un fusil condamné à 11 mois avec sursis
10h00 – 04 mars 2018
Retranché chez lui en possession de nombreuses armes, l’homme âgé de 40 ans et jugé au tribunal correctionnel de Digne-les-Bains, avait menacé les gendarmes venu l’interpeller, alors qu’il menaçait de se suicider.
Le 10 décembre 2017 vers 22h30, cet entrepreneur en travaux acrobatiques habitant Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence), dépressif depuis sa séparation avec sa compagne, et en conflit avec son fils de 13 ans, appelle en larmes un ami pour lui confier qu’il va mettre fin à ses jours. Il ponctue d’un « si les gendarmes viennent je fais un carnage. Je mourrai sous les balles ». Affolé, l’ami en question appelle la gendarmerie pour leur faire par de la situation.
Deux militaires se rendent sur les lieux pour interpeller le prévenu et prévenir toute tentative de suicide. A leur arrivée ils sont immédiatement braqués par l’homme armé d’un fusil à lunette. Ils devront se mettre à l’abri avant d’appeler des renforts et tenter de négocier avec le forcené visiblement en état de démence, qui continue à les braquer, les injuriant et les menaçant de mort.
La situation nécessitera l’intervention de l’antenne du GIGN. Au total, 50 gendarmes et pompiers se relaieront pour tenter de désamorcer la situation, avant de pouvoir enfin procéder à l’interpellation le lendemain matin vers 8 heures. Hospitalisé d’office, l’homme présentera une alcoolémie de 0,72 g par litre de sang.
« Harcélement »
Les premiers mots du prévenu seront pour présenter ses excuses aux gendarmes. « Et aux habitants de Barcelonnette où je suis né », poursuivra-t-il visiblement très ému. Tireur sportif possédant une dizaine d’armes, il expliquera son acte par le poids de la solitude, le burn-out, et la prise de cachets. « Je dois vous avouer que je ne me souviens de rien », continuera-t-il au bord des larmes. L’expertise psychiatrique soulignera un « harcèlement » de la part de son ex-femme et mère de son enfant, tandis que lui s’inquiétera de son avenir professionnel « dans une vallée ou tout le monde se connaît ».
Pour le procureur de la République Stéphane Kelleberger, « je peux concevoir les problèmes personnels du prévenu, mais il est inadmissible qu’il les jettent à la face des autres, car des alternatives et des aides il y en a beaucoup ».
Le tribunal l’a condamné à 11 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant 2 ans, l’interdiction de posséder des armes et la confiscation de celles en sa possession… En outre au titre de la partie civile, il a été condamné à verser 500€ et 300 € aux gendarmes menacés.
Bernard AIGROT