Dialoguer avec un gendarme depuis son ordinateur, c’est possible, depuis ce mardi, avec le lancement, par Gérard Collomb, de la Brigade numérique, une unité unique en France, basée à Rennes.
Depuis ce mardi, avec la Brigade numérique, contacter un gendarme devient aussi simple que de prendre des nouvelles de votre achat passé sur internet auprès d’un e-commerçant. En lançant officiellement cette nouvelle unité de gendarmerie spécialisée, basée à Rennes – la seule en France -, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, confirme l’ambition des hommes en bleu : s’approprier les nouveaux outils de communication pour être toujours au plus près des usagers.
Pas de plainte en ligne
Après le téléphone (le 17) et les rendez-vous physiques dans la gendarmerie de votre commune, voici le tchat ! Vingt agents – 18 hommes et deux femmes, tous volontaires et ayant l’habitude du contact – se relaient, 24 h/24 et sept jours sur sept, pour répondre aux questions relatives à la sécurité du quotidien.
« Sur la réglementation, les armes, les chiens, l’environnement, le code de la route… », liste le lieutenant-colonel Rémy Nollet, officier à la mission numérique à la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN). Pas question néanmoins de gérer les urgences, renvoyées sur le 17, ni de prendre des plaintes en ligne – limitées, pour le moment, aux escroqueries sur internet.
Leur mission est d’informer et d’orienter mais aussi de faire de la prévention, par exemple sur les questions liées à la radicalisation ou aux violences sexuelles et sexistes. En matière de relation usager via le numérique, les gendarmes ne partent pas de rien. On peut déjà prendre contact avec eux grâce à un formulaire en ligne.
Chaque semaine, ce sont ainsi une centaine de Français qui envoient leur message par cet intermédiaire. Sans garantie néanmoins d’obtenir une réponse rapide puisque le délai légal a été fixé à dix jours. Avec la Brigade numérique, un message privé peut désormais être transmis, via le compte Twitter ou Facebook (messenger) des militaires, avec l’assurance d’avoir un retour en 24 heures maximum.
Mieux, en cliquant sur une bulle depuis le site Gendarmerie.interieur.gouv.fr, une boîte de dialogue apparaît. S’engage alors un échange avec un gendarme. L’un des objectifs est de « dédramatiser le premier contact avec les forces de l’ordre », souligne Rémy Nollet. Et comme pour toute entreprise tournée vers son client, l’usager pourra noter, par un smiley, la qualité de l’échange.
Après Londres et les Pays-Bas
La brigade numérique est placée sous le commandement du capitaine Patrice Georget. L’officier, qui dirigeait jusqu’alors une unité d’appui judiciaire à Saint-Brieuc, s’attend à une forte demande des Français. Quatre à cinq opérateurs seront en permanence sur le pont. « Mais on peut monter en puissance. Et des réservistes également peuvent être mobilisés. » Avec cette nouvelle brigade, qui démarre à titre expérimental, la France emboîte le pas aux Pays-Bas et à Londres, qui ont déjà engagé des actions similaires pour transformer la relation à l’usager.