L’opération « vient mettre à exécution une décision de justice du Tribunal de Grande Instance de Bar-le-Duc », précise le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. Saisi en référé par l’Andra, le TGI avait en effet rendu en avril une décision d’expulsion.
Une personne interpellée
L’évacuation, toujours en cours, s’effectue « sans incident », a précisé la préfète de la Meuse dans la matinée. « Les gendarmes ont procédé à une dizaine de vérifications d’identité et à une interpellation », a indiqué Muriel Nguyen.
La personne interpellée « avait lancé un cocktail Molotov sur les gendarmes qui étaient présents », a précisé plus tard dans la matinée Gérard Collomb, lors d’un déplacement en Seine-et-Marne.
Les forces de l’ordre vont « progressivement faire sortir les occupants illégaux du bois, procéder au déblaiement des matériaux et rétablir la circulation en toute sécurité », a détaillé la préfète.
Seul un faible nombre d’opposants au projet – une quinzaine selon la préfète – campaient sur place en permanence. Ils avaient néanmoins lancé un appel pour venir renforcer leurs effectifs dans une dizaine de jours. Désormais, ils appellent à un rassemblement ce jeudi soir à 18h devant la préfecture de la Meuse à Bar-le-Duc.
Dans une deuxième phase de l’opération, les gendarmes vont dégager les barricades et les cabanes installées dans le bois Lejuc.
« Il faut bien qu’un jour la loi soit respectée »
« Nous ne voulons plus qu’il y ait des lieux en France qui soient des lieux de non-droit et où l’on puisse s’installer en dehors de toute règle », a commenté le ministre de l’Intérieur.
« Il faut bien qu’un jour la loi soit respectée », a-t-il jugé, précisant que la décision d’évacuation avait été prise « à la fin de la semaine dernière ».
« Un certain nombres de personnes voulaient construire en dur au sein de ce bois, donc nous avons prévenu cette construction et fait en sorte que l’Andra puisse récupérer son bien », a déclaré Gérard Collomb.
Au moment de l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, Emmanuel Macron avait annoncé à ses ministres qu’il ne voulait « plus voir ce genre de ZAD en France ».
Le Premier ministre avait lui souhaité que « les procédures administratives » dans ce genre de cas soient « menées peut-être un peu plus rapidement qu’aujourd’hui, (pour ne pas laisser) des zones s’enkyster sur des parties du territoire national ».
Des forages exploratoires prévus dans la forêt
Le bois Lejuc a été retenu par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) pour l’installation des cheminées d’aération du projet Cigéo. Ce dernier vise à enfouir à 500 mètres sous terre les déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue du parc français.
L’agence doit réaliser des forages exploratoires dans la forêt afin de récolter des données en vue du dépôt de la demande d’autorisation de création (DAC) du site, prévue pour 2019. Des forages rendus pour l’heure impossibles par l’occupation du bois. Les opposants au projet Cigéo contestent la procédure de cession de ce terrain à l’Andra.
DIRECT. Evacuation à Bure : « Il n’y a plus d’occupants » dans le bois Lejuc, annonce la préfecture
Le bois Lejuc est une forêt occupée depuis l’automne 2016 par les opposants au projet d’enfouissement de déchets nucléaires de Bure (Meuse). Les gendarmes ont fini de l’évacuer, annoncent les autorités.
Mis à jour le
publié le
« Il n’y a plus d’occupants dans le bois Lejuc », annonce la préfecture de la Meuse après l’opération de gendarmerie lancée à 6h15, jeudi 22 février. Cette zone était occupée depuis 2016 par les opposants au projet d’enfouissement de déchets nucléaires de Bure (Meuse). « Il n’est pas question qu’il y ait des zones de non-droit », avait estimé le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, dans la journée.
Plus d’occupants sur place. « Le bois est libéré, il n’y a plus d’occupants. Les opérations de déblaiement se poursuivent », a précisé la préfecture. Quelque 500 gendarmes ont participé à l’opération alors qu’une quinzaine d’opposants étaient sur les lieux, certains perchés dans des cabanes à plus de 20 mètres de hauteur.
Une personne interpellée. Selon les informations de franceinfo, une personne a été arrêtée et quelques barricades ont été enflammées. « Il y a toujours des gens dans les arbres dans des cabanes à 20 m de hauteur », a indiqué à l’AFP un opposant au projet.
Un lieu stratégique. L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a retenu le bois Lejuc pour l’installation des cheminées d’aération du projet Cigéo, visant à enfouir 500 m sous terre les déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue du parc français.
Une expulsion ordonnée par la justice en avril. Le tribunal de grande instance (TGI) de Bar-le-Duc avait rendu en avril une décision d’expulsion du bois Lejuc. Les opposants au projet Cigéo contestent la procédure de cession de ce terrain à l’Andra.
Retrouvez ici l’intégralité de notre live #BURE
(FRANCE 2)
(MAXPPP)
Sur BFMTV, Christophe Castaner a défendu l’opération de gendarmerie menée en ce moment pour déloger les opposants au site d’enfouissement de déchets radioactifs. « Il n’est pas question qu’on laisse s’enkyster des gens qui décident ce qui est bon pour la nation, pour eux, contre la loi.«
(FRANCEINFO)
Le président de L’EODRA, une association opposée à l’enfouissement des Déchets radioactifs, met en garde les pouvoirs publics. « A chaque fois qu’ils font une action de ce genre il y a des comités de soutien qui fleurissent dans tout l’hexagone », a-t-il lancé à franceinfo.
Contacté par franceinfo, le président d’une association opposée au projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure déplore l’opération de gendarmerie menée sur le site ce matin, et dit « craindre des dégâts collatéraux ».
(THOMAS BAIETTO / FRANCEINFO)