Vous l’avez peut-être remarqué si vous avez été contrôlé au volant de votre véhicule récemment. Les gendarmes disposent désormais d’un nouvel outil qui leur fait gagner beaucoup de temps. « NeoGend » se présente sous la forme d’un smartphone. Au bord de la route, une simple lecture de la bande MRZ de la carte grise, de la carte d’identité ou de la dernière génération de permis de conduire leur donne accès à tout un tas d’informations sur le véhicule et son propriétaire. Illustration mardi dernier avec Franck Debacker, gendarme au sein de la Brigade autonome de Jaunay-Marigny, qui vient de demander à une automobiliste de couper le contact : « Avec cet outil, on sait si le contrôle technique est en règle, si la personne ou le véhicule est recherché et on accède à l’historique des points perdus sur le permis. Le grand avantage, c’est que nous n’avons pas besoin de retaper le nom dans chaque fichier. » Les infractions constatées donnent immédiatement lieu à un procès-verbal contresigné par le conducteur.
L’atout principal de ce nouvel équipement, c’est le gain de temps. Plus besoin d’appeler la brigade par radio pour accéder aux informations. Il y a trois semaines, dans les environs de Poitiers, les gendarmes ont contrôlé l’identité de tous les voyageurs d’un car de tourisme en vingt minutes, là où il fallait deux heures et demie auparavant… « Ce temps gagné dans la collecte d’informations et l’administratif nous permet de déployer plus de gendarmes sur le terrain, assure le chef d’escadron Xavier Messager, commandant de la compagnie de Poitiers. Ils sont plus disponibles pour aller au contact de la population, rencontrer les commerçants… »
La carte des cambriolages
« Mathématiquement, poursuit l’officier, plus de gendarmes en patrouille engendre aussi une baisse du nombre de cambriolages. » Voilà comment un smartphone va contribuer à relever le défi sécuritaire priori- taire des forces de l’ordre dans la Vienne. En matière de prévention, ce dispositif renforce l’opération « Tranquillité vacances ». Comment ? Les adresses des bénéficiaires sont géolocalisées sur une carte interactive. Exit le classeur consulté dans l’habi- tacle. Les patrouilles s’y rendent à l’aide d’un GPS et valident leur passage. Il est possible aussi d’accentuer leur présence sur une zone d’infractions ciblée. Quoi d’autre ? Les photos prises pour constater un cambriolage sont postées sur un « cloud » sécurisé et récupérées par le gendarme à la brigade, pour finaliser la plainte en quelques minutes. Plus globalement, la nouvelle messagerie sécurisée permet aux agents sur le terrain d’avoir accès rapidement aux avis de recherche avec le portrait de l’intéressé, ce qui n’était pas toujours le cas. Un point fort lorsqu’il faut réagir vite…
Le déploiement des trois cent cinquante smartphones vient de se terminer dans la Vienne. Sur l’ensemble de la France, la gendarmerie nationale a consenti un effort financier important (51M€) pour se doter de cette technologie. Mais sur ce point, le chef d’escadron Messager est ca- tégorique : « Cela vaut le coup ».