À l’approche de Noël, les parcs ostréicoles du Bélon sont placés sous étroite surveillance. Comme tous les ans, les gendarmes procéderont à des rondes nocturnes afin de prévenir d’éventuels vols.
Les voleurs d’huîtres n’ont qu’à bien se tenir. Tous les ans, à la même période, des petits malins n’hésitent pas à s’aventurer dans les parcs ostréicoles de la région pour chiper de quoi garnir leurs plateaux de fruits de mer pour le repas de Noël. Un phénomène qui a poussé la gendarmerie à mettre les bouchées doubles, depuis une dizaine d’années, pour éradiquer ce phénomène.
Le coup de feu de Noël
« Notre rôle est de protéger les acteurs économiques du Finistère, et plus particulièrement ceux dont les fêtes de fin d’année génèrent une grande partie de leur chiffre d’affaires annuel », souligne le colonel Richard Pégourié, commandant du groupement de gendarmerie départementale. Depuis plusieurs jours, les cinq entreprises ostréicoles installées sur la rivière du Bélon ont augmenté la cadence et presque triplé leurs effectifs. Pendant les fêtes de fin d’année, la Maison Thaëron passe ainsi de 60 à 160 employés. Pour sécuriser leur gagne-pain, il a donc fallu employer les grands moyens. « Avant l’intervention des gendarmes, nous faisions appel à une entreprise de surveillance. Jusqu’au jour où nous nous sommes rendu compte que les agents de sécurité se servaient dans nos parcs à huîtres », se remémore Josick Thaëron, le président du syndicat des ostréiculteurs Aven-Bélon-Merrien.
Une anecdote qui, aujourd’hui, fait sourire l’ancien gérant de la société portant son nom. Un peu moins le capitaine Tourangin, commandant de la compagnie de Quimperlé : « C’est triste à dire mais ce sont des histoires fréquentes. Ce n’est d’ailleurs pas rare que ces vols soient commis par des entreprises du secteur ostréicole. Parfois, nous sommes même confrontés à des bandes organisées qui n’hésitent pas à se déplacer de très loin pour commettre ces méfaits ».
Trois brigades sur terre et en mer
Quand Noël approche, les parcs à huîtres font donc l’objet d’une surveillance accrue. La gendarmerie nationale déploie ainsi deux patrouilles terrestres et une autre maritime. Cette dernière est composée des adjudants Alix et Corlay de la brigade nautique de La Forêt-Fouesnant. Une fois la journée des ostréiculteurs terminée, ce sont eux qui entrent en action. « Entre 23 h et 5 h, nous naviguons avec notre navette sur les rivières du Bélon, de l’Aven et de Merrien. Nous disposons d’un projecteur et de jumelles à vision nocturne afin de repérer les voleurs, précisent les deux gendarmes. C’est avant tout un dispositif dissuasif qui vise à repousser les personnes malintentionnées. Le moment critique, c’est la marée basse car les parcs sont plus facilement accessibles ». Durant leurs longues nuits de surveillance, les deux gendarmes de la brigade nautique sont en étroites relations avec les patrouilles terrestres. Une chose est sûre, les huîtres peuvent dormir sur leurs deux oreilles.