Philippe d’Ambros, gendarme vert et écologue dans le Finistère
L’adjudant-chef Philippe d’Ambros de Francesco a quitté la Normandie pour la Bretagne. En intégrant la brigade de Fouesnant, l’adjudant-chef a lâché le volant des voitures rapides d’intervention de la gendarmerie pour devenir Référent atteinte environnement et santé publique (Raesp). En plus de son travail de gendarme au quotidien, il traque les criminels de l’environnement dans le Finistère. « Nous dépendons de l’Office central de lutte aux atteintes à l’environnement et santé publique (Oclaesp), à Paris, explique Philippe d’Ambros de Francesco. C’est ce service qui nous forme à Rosny-sous-Bois. Dans le Finistère, nous sommes deux gendarmes à exercer cette spécialité. Un collègue affecté à la brigade de Saint-Pol-de-Léon et moi-même à Fouesnant. » Les deux gendarmes sont les référents pour l’ensemble des brigades du département. « Nous orientons nos collègues sur la nature des infractions à relever et leur faisons parvenir une audition type. Parfois, cela nécessite notre déplacement, mais ma priorité reste mon travail à la brigade. Mon commandant de brigade sait aussi que je peux être appelé à tout moment en raison de ma spécialisation. »
Rave party, urbanisme, pollution
Le champ d’investigation est large. L’acronyme floqué sur son gilet regroupe de multiples compétences. « Dernièrement, je me suis rendu à Botmeur pour constater des nuisances à l’environnement, raconte le gendarme. Je suis aussi intervenu dans une exploitation agricole après dénonciation par des associations. L’environnement c’est tout ce qui nous entoure. Une pollution peut concerner l’air, l’eau, la terre, les sous-sols. Elle peut aussi être visuelle ou sonore. »Et c’est là que cela devient complexe. Le gendarme doit maîtriser de multiples législations. « Nous travaillons avec 14 codes différents, liste le militaire , le Code pénal, le Code de l’environnement, le Code rural, le Code de l’urbanisme, etc. Nous sommes dans l’obligation de collaborer avec d’autres services de l’État. Si j’interviens sur du remblaiement de zone humide, je contacte mes collègues de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage pour être certain que je relève les bonnes infractions. » Un fonctionnement que l’on retrouve aussi avec d’autres services de la préfecture, notamment dans le Finistère, département à forte dimension littorale.
Détention d’animaux sauvages
Les sollicitations sont quasi quotidiennes. Philippe d’Ambros de Francesco est alerté pour des défauts de permis de construire, des pollutions de ruisseaux, du désherbage sauvage, des dépôts illégaux de déchets, de la maltraitance animale et, de plus en plus souvent, de la détention illégale d’animaux sauvages. En 2016, 1 633 infractions, dont 522 délits liés à l’environnement et la santé publique, ont été constatées.« Nous sommes alertés par les collègues de brigades ou sur dénonciations de particuliers comme d’associations. Dans tous les cas, nous faisons notre travail d’enquêteur, mais c’est le Parquet qui décide des suites pénales à donner. »Une spécialité qui prend beaucoup d’importance. L’environnement étant un sujet sensible, de plus en plus médiatisé.