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Le - Le n°1 de la gendarmerie démuni face à la violence en Guyane

Le n°1 de la gendarmerie démuni face à la violence en Guyane

Marine JACQUES                                                                                   Vendredi 20 octobre 2017
Le n°1 de la gendarmerie démuni face à la violence en Guyane

Le général Richard Lizurey (à droite), directeur de la gendarmerie nationale, au côté de Jean-Jacques Bridey, président de la commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale, mardi 10 octobre (DR)

Lors d’une audition à la commission de la défense et des forces armées de l’Assemblée nationale, le général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale, a indiqué « ne pas voir comment les choses pouvaient s’arranger en Guyane, sauf à y envoyer des troupes » .

C’est un constat inquiétant sur la sécurité en Guyane que le général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale, a dressé devant la commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale. Entendu par les membres de la commission, mardi 10 octobre, dans le cadre du projet de loi de finances 2018, Richard Lizurey cite la Guyane comme étant le deuxième territoire le plus préoccupant, après Mayotte, du fait de son niveau de violence.
« Certes, la lutte contre l’orpaillage est un souci. Mais je parle d’abord des zones très peuplées, comme Saint-Laurent du Maroni, Cayenne et Kourou » , commence-t-il. Le général insiste surtout sur la délinquance dans la cité spatiale : « La situation est assez difficile à Kourou, avec le centre spatial et ses cadres qui ont un niveau de vie correct, et tout autour, des gens socialement très défavorisés qui ne cherchent qu’une chose : aller chercher l’argent là où il est. »
COMMENT LES CHOSES PEUVENT S’ARRANGER ?
Le plus inquiétant est que le numéro un de la gendarmerie nationale n’augure pas d’amélioration pour notre territoire : « Le niveau de violence augmente en Guyane, et je ne vois pas très bien comment les choses peuvent s’arranger, sauf à y envoyer des troupes » , déclare-t-il.
On dénombre aujourd’hui sept escadrons de gendarmes mobiles en Guyane. C’est l’endroit du territoire national où il y en a le plus, selon le général Lizurey. La gendarmerie nationale compte 109 escadrons dont 25 en permanence Outre-mer.
Le dernier escadron arrivé en renfort, l’an dernier à Cayenne, porte ses fruits, d’après le préfet de Guyane. Dans une interview à France-Guyane, Patrice Faure fait état d’une baisse de 6% des atteintes aux biens, de 21% de vols avec violence et de 20% de vols à main armée (lire notre précédente édition). « La pérennisation de cet escadron est essentielle. À cela s’ajoute une coopération renforcée entre la police municipale et la police nationale qui produit des effets sur le terrain et on s’en félicite » , assure-t-il, comme pour apporter une touche d’optimisme face au constat sombre, mais sans doute réaliste, du directeur général de la gendarmerie nationale.
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