Gendarmes et policiers se chargeront du transfert des prisonniers de Tarbes, Rodez et Lavaur
Depuis septembre, gendarmes et policiers font le travail de l’administration pénitentiaire. Ces corps sont chargés des escortes de détenus de 20 prisons françaises. Cette circulaire a suscité la colère du syndicat majoritaire des gardiens de la paix Alliance.
La police et la gendarmerie sont chargées depuis début septembre des escortes des détenus de 19 maisons d’arrêt et d’un établissement pour mineurs « au moins jusqu’au 1er mars 2020 », a-t-on appris de sources concordantes.
Pour des raisons d’efficacité
Une circulaire du ministère de la Justice, datée du 28 septembre, entend confier la mission d’escorter les détenus à des policiers ou gendarmes, pour « rationaliser et rentre plus efficace le dispositif existant ».
« Ce dispositif favorise l’activité des juridictions, plutôt que de recourir aux pôles de rattachement des extractions judiciaires (PREJ), composés de personnel pénitentiaire mais parfois très éloignés, d’où pertes de temps et annulations », a-t-on expliqué à la Chancellerie.
L’Occitanie conservée
La police assurera les « extractions judiciaires vicinales » ou de proximité de 18 maisons d’arrêt: Saintes, Tulle, Périgueux, Bourges, Niort, Chaumont, Privas, Chambéry, Dunkerque, Ajaccio, Saint-Brieuc, Saint-Malo, Laval, Vannes, La Roche-sur-Yon, Sarreguemines, Carcassonneet Tarbes.
La gendarmerie sera chargée de celles de la maison d’arrêt de Rodezet de l’établissement pour mineurs de Lavaur.
Police et gendarmerie vont assurer ces escortes au moins jusqu’au 1er mars 2020, date à laquelle sera menée une évaluation.
Colère syndicale
Cette circulaire a suscité la colère du syndicat majoritaire des gardiens de la paix Alliance. « Il s’agit d’un camouflet pour notre ministre (Gérard Collomb, NDLR) et ce sont encore une fois de plus les policiers qui vont pallier aux carences d’autres administrations », a affirmé le syndicat dans un tract.
Cet arbitrage va à l’encontre, selon le syndicat, « des annonces du ministère de l’Intérieur de la fin des tâches indues et du recentrage des policiers sur leur coeur de métier ».
« Ces arbitrages sont une fois de plus défavorables aux forces de sécurité intérieure alors que les crédits ont été transférés à l’administration pénitentiaire pour réaliser ces missions », a pesté un haut-responsable de la gendarmerie, sous couvert
d’anonymat.
En 2016, 21% des transferts judiciaires n’ont pu avoir lieu
C’est une situation perturbant le fonctionnement des juridictions et pouvant aller jusqu’à la remise en liberté d’un détenu pour « défaut d’extraction », comme en juin 2016 à Brest.
Face aux ratés, le gouvernement avait annoncé en mars une nouvelle organisation avec la création d’équipes spécialisées.