Centre-Finistère. Gendarme, elle fait de la prévention à l’école
Carhaix. Virginie Chaizemartin, gendarme à Carhaix, est formée à la prévention dans les écoles. Drogues, violences scolaires et dangers d’Internet, elle intervient sur le secteur de la compagnie de Châteaulin.
Entretien avec la gendarme Virginie Chaizemartin
Pourquoi avez-vous choisi de vous spécialiser dans la prévention ?
Je suis entrée en gendarmerie pour faire de la prévention. C’est une image du gendarme que l’on voit moins. Pourtant, nous en faisons beaucoup, nous ne sommes pas là que pour faire de la répression, même si c’est aussi une partie du métier. Jusque-là, je n’avais pas eu d’opportunité de me former, et cela s’est présenté en 2015.
Comment s’est déroulée cette formation ?
J’ai suivi un stage, proposé sur la base du volontariat, de quatre semaines à Clermont-Ferrand . C’est la police qui dispense ces formations. Elles permettent à ceux qui les suivent de devenir policier formateur antidrogue.
Nous sommes encadrés par des professionnels de santé, des psychologues… Et nous avons des mises en situations, nous devons mener des actions dans les écoles du secteur. Ensuite il y a une réactualisation tous les deux ans.
Auprès de quels publics intervenez-vous, et sur quels thèmes ?
Je peux intervenir autant auprès des adultes que des mineurs, sur le secteur de la compagnie de gendarmerie de Châteaulin. La plupart du temps j’interviens en milieu scolaire.
Je suis qualifiée sur trois thèmes : l’addictologie, les violences scolaires, qui comprennent le harcèlement, et les dangers d’Internet.
Comment se déroulent ces interventions ?
Auprès des jeunes, il faut absolument que ce soit interactif. Souvent, je passe des petits clips vidéos de prévention, et je pose des questions : Qu’est-ce qui vous paraît anormal là-dedans ? Qu’auriez-vous fait à la place de cette personne ? Savez-vous ce que vous risquez en faisant cela ?
Avec les plus jeunes, en primaire, lorsque j’aborde les dangers d’Internet, je leur propose toujours de faire un parallèle avec ce qu’ils font dans le monde réel. La question à laquelle je leur demande de réfléchir c’est : est-ce que vous feriez cela dans la rue ? Est-ce que vous donneriez vos coordonnées à des inconnus ? Est-ce que vous insulteriez vos amis…
Enfin, il y a toujours un rappel à la législation. Cela fait souvent réfléchir, beaucoup de jeunes sont effarés par les sommes des amendes qui sont encourues, notamment pour ce qui concerne la drogue.
Comment faire de la prévention autour du harcèlement scolaire ?
Le harcèlement scolaire a empiré avec l’utilisation des réseaux sociaux. Auparavant, quand les enfants rentraient chez eux, le harcèlement s’arrêtait. Maintenant, avec Internet, il peut devenir continu… C’est aussi un phénomène plus connu, désormais on en parle plus.
Je passe des extraits de films, de témoignages, de personnes qui ont été harcelés. Il faut faire prendre conscience que ces faits, parfois « juste pour rire », ne sont vraiment pas anodins. Rappeler que les insultes sur Internet sont des injures publiques, donc délictuelles…
La prévention a-t-elle un réel impact ?
Si elle en a, le résultat est difficile à quantifier. Nous n’avons pas d’objectifs chiffrés sur ces interventions. Je me dis toujours que si je peux toucher un jeune, si ces interventions l’aident, c’est formidable et ça vaut vraiment le coup !