Terrorisme, flux migratoires, sécurité routière : les priorités du nouveau patron des gendarmes en Normandie
Le général Bruno Bresson a pris la tête des quelque 4 000 gendarmes que compte la région Normandie. Parmi ses priorités, la lutte contre le terrorisme et la sécurité routière.
Un nouveau patron pour les gendarmes de Normandie. Mardi 1er août 2017, le colonel Bruno Bresson est devenu le nouveau chef régional de la gendarmerie de Normandie, devenant au passage général. Encore en « découverte du territoire » tout au long du mois d’août, le général s’est officiellement présenté vendredi 1er septembre, lors d’une cérémonie organisée à Mont-Saint-Aignan, près de Rouen (Seine-Maritime).
Je mesure la confiance qui m’est accordée, mais aussi la charge de travail qui est la mienne, a-t-il déclaré. Je mènerai à bien les missions que la préfète et l’autorité judiciaire me confieront.
Parmi les priorités du nouveau patron des gendarmes, la prévention de la radicalisation et des risques liés au terrorisme, la sécurité routière et la maîtrise de la délinquance.
Des années de commandement et un profil judiciaire
À 53 ans, Bruno Bresson quitte ainsi la ville de Caen (Calvados) pour rejoindre Rouen. Nommé commandant de la région de gendarmerie de Basse-Normandie et du groupement de gendarmerie départementale du Calvados en août 2015, il était déjà, depuis 2016 et la réunification de la Normandie, commandant adjoint de la région de gendarmerie, pour les groupements du Calvados, de la Manche et de l’Orne.
« Après deux années passées à découvrir la Basse-Normandie, je suis très content de venir à Rouen, confie-t-il à Normandie-actu. En bougeant régulièrement, on est plus attentif. Telle une éponge, on absorbe tout pendant les premiers mois d’installation. C’est idéal pour s’approprier les choses et avoir une idée de ce qu’il convient de faire pour envisager le territoire. »
Originaire de l’Est de la France, le général, nommé Officier de la Légion d’Honneur en 2017, affiche un parcours sans faute : formé à la prestigieuse école spéciale militaire de Saint-Cyr, il cumule aujourd’hui pas moins de 19 années passées à des postes de commandement.
Commandant de la Section de recherches de Metz pendant quatre ans puis chef du bureau des enquêtes judiciaires de l’IGGN (Inspection générale de la gendarmerie nationale) pendant trois ans, Bruno Bresson arbore également un profil judiciaire.
Coupes budgétaires : « Priorité à l’opérationnel »
Avec environ 4 000 hommes et femmes sous sa responsabilité sur tout le territoire normand, Bruno Bresson veut donner la priorité aux missions opérationnelles. Malgré les coupes budgétaires qui se profilent à l’horizon – « Nous sommes touchés au même titre que toutes les administrations » – le général souhaite préserver les militaires, afin qu’ils puissent continuer à assurer leurs missions principales, dans de bonnes conditions. « Les réductions se feront ailleurs », lâche-t-il sans plus de détails.
Particulièrement attentif à la prévention de la radicalisation et à la lutte contre le terrorisme, le militaire dit porter une attention spécifique « sur des zones et des événements bien identifiés, tels que les centrales nucléaires et les rassemblements de personnes ».
En Normandie, il n’y a pas plus de menace qu’ailleurs, mais il n’y en a pas moins.
Trafic d’êtres humains, sécurité routière, délinquance
Autre préoccupation pour le nouveau patron des gendarmes, « le trafic d’êtres humains dans le cadre des flux migratoires. Des flux existent en Normandie et il faut les combattre ».
Vient ensuite la sécurité routière. « En Seine-Maritime, nous déplorons cinq morts supplémentaires dans le seul département de Seine-Maritime sur la zone gendarmerie, par rapport à l’année dernière », précise le général. Rien qu’en août 2017, trois personnes ont été tuées sur les routes de Seine-Maritime. Toutes circulaient en deux-roues.
Enfin, la délinquance en général et les atteintes aux biens en particulier font partie des points d’attention évoqués par Bruno Bresson. « Encore que les chiffres sont plutôt en baisse dans la région, notamment en ce qui concerne les cambriolages », se réjouit-il.
Désormais officiellement en fonction, le haut-gradé promet de ne pas se déconnecter du terrain et des militaires qui y travaillent : « Ce sont eux qui ont la connaissance du territoire et je compte sur eux pour me faire part des réalités du territoire », conclut-il.