En Périgord , les gendarmes
patrouillent aussi sur l’eau
Les gendarmes naviguent en canoë sur la Dordogne et la Vézère pour lutter contre les incivilités et faire de la prévention.
Avec leur short et leurs baskets aux pieds, on croirait des touristes venus profiter de la beauté des paysages qu’offre la vallée de la Dordogne. Et pourtant. S’ils sont partis de la halte nautique de Carsac-Aillac à bord de leur canoë bleu clair estampillé « gendarmerie », ce n’est pas pour le plaisir.
Justine D. et Laurent R., deux gendarmes de la brigade de Carlux équipés de leurs armes et de leurs menottes, sont bien en opération sur la rivière cet après-midi-là. « Messieurs dames, bonjour. Vous avez un gilet de sauvetage ? », interroge le dernier nommé à un couple de touristes qui prend des photos des falaises. « Mettez-le s’il vous plaît, c’est comme la ceinture de sécurité en voiture. » Un peu surpris, le couple s’exécute et s’en tire avec un simple rappel. « Ils doivent se dire qu’on est partout pour les embêter », blague Laurent.
« Prévention et vigilance »
Plusieurs fois par mois, les gendarmes des différentes brigades de la compagnie de la Communauté de communes de Sarlat-Périgord noir se relayent pour ces patrouilles « atypiques » sur la Dordogne ou la Vézère, à bord d’un canoë ou d’un des Zodiac, comme d’autres compagnies pourraient évoluer à cheval ou en mer dans d’autres stations touristiques.
Jugées « ludiques » par le responsable sarladais, ces sorties s’inscrivent dans un contexte moins anxiogène que sur la route. Bien aidées par l’environnement détendu des vacances, les patrouilles en canoë sont plus propices au dialogue et à la compréhension des usagers de la rivière. « On délivre des messages de prévention et de vigilance qui vont bien. Les gens sont souvent surpris mais sont satisfaits de voir des gendarmes sur un canoë », estime Matthieu Tétu.
Mais il ne faut pas s’y tromper. Si la gendarmerie est aussi de sortie sur la rivière, c’est parce qu’avec la forte fréquentation touristique, il s’y passe forcément quelque chose, entre comportements à risques, incivilités, feux de camps sauvages – interdits et passibles de 68 euros d’amende – ou encore vols divers sur la berge. « La présence de gendarmes permet de prévenir ce genre de délits », conclut le chef d’escadron.
Perles
Ces patrouilles plus détendues sont aussi l’occasion pour les militaires de trouver sur leur route des vacanciers à l’aise ou gaffeurs, comme ce monsieur trouvé un jour en train de faire du canoë tout nu.
Ou, le jour de notre présence, lorsque Laurent et Justine retrouvent au terme de leur descente le couple de Bretons qui ne portait pas le gilet… « On n’a pas bu l’apéro, hein », s’amuse la jeune femme venue de Vitré en retirant deux bouteilles de bière vides de son bateau. « En plus, on a croisé les gendarmes, je vous assure ! », poursuit-elle. Le temps pour elle de réaliser que les gendarmes en question étaient en face d’elle.
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