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Persan

Un frère d’Adama Traoré accusé de violences sur les gendarmes

Yacouba Traoré est convoqué devant le tribunal pour répondre de l’attaque de la gendarmerie de Persan, après la mort de son frère lors de son interpellation, en juillet dernier.

21/06/2017 à 17:24 par Thomas Hoffmann

Au lendemain de la mort d'Adama Traoré et des violences qui s'en sont suivies, ses proches s'étaient rassemblés devant le brigade de gendarmerie de Persan pour réclamer des explications. (Photo d'archives) -
Au lendemain de la mort d’Adama Traoré et des violences qui s’en sont suivies, ses proches s’étaient rassemblés devant le brigade de gendarmerie de Persan pour réclamer des explications. (Photo d’archives) –

Condamné en mars dernier à dix-huit mois de prison ferme pour des violences sur l’ancien co-détenu de son frère décédé, contre lequel la victime avait porté plainte pour viol, Yacouba Traoré se présentera à nouveau devant le tribunal correctionnel de Pontoise le 24 avril 2018. Le petit frère de 20 ans d’Adama Traoré, mort le 19 juillet 2016 à la suite de son interpellation par les gendarmes à Beaumont-sur-Oise, est soupçonné d’avoir participé à l’attaque de la gendarmerie de Persan.

Un bus lancé contre le portail de la brigade

Dans la soirée suivant le décès d’Adama, une cinquantaine de personnes s’étaient rassemblées devant le portail de la brigade, vers 22h30. À la suite de jets de projectiles, certains, dont Yacouba accompagné de sa mère, avaient réussit à pénétrer de force dans la cour où des gendarmes ont été agressés. Les assaillants repoussés, des matelas avaient été brûlés devant le portail avant que des individus ne tentent d’enfoncer celui-ci à l’aide d’un bus, qu’ils avaient pris d’assaut et dont ils avait fait descendre le chauffeur, en l’utilisant comme un bélier. En vain. L’arrivée de renforts avait permis de ramener le calme sur place. S’en étaient suivies trois nuits d’émeutes dans le quartier de Boyenval au cours desquelles des gendarmes et des policiers avaient essuyé des coups de feu.

Extrait de sa cellule puis placé en garde à vue, lundi 20 juin, Yacouba Traoré sera jugé pour «violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique» mais pas pour les faits d’«intrusion illicite dans une caserne de gendarmerie». Le comité Adama, qui rassemble des soutiens et des proches de la famille, indique que la mère d’Adama et de Yacouba Traoré, Oumou, a aussi été convoquée par les gendarmes dans cette même affaire et entendue pendant deux heures.

Sur Facebook, le comité Adama a estimé que ces poursuites relevaient du «harcèlement». «C’est là une nouvelle preuve de la répression contre la famille», écrit-il.

95340 Persan
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