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Le - Prison ferme pour l’automobiliste mis en cause pour avoir percuté un gendarme

FOURMIES

Prison ferme pour l’automobiliste mis en cause pour avoir percuté un gendarme

Les faits remontent au dimanche 28 mai à 18h30. Une patrouille de gendarmerie constate la présence d’un véhicule arrêté, moteur tournant, proche d’un magasin dans une rue de Fourmies. Les militaires effectuent un contrôle approfondi lorsque deux individus sortent du magasin, montent dans le véhicule et partent en ignorant mainifestement les gendarmes. Qui prennent donc en chasse la voiture. Le conducteur fait fi des sommations et poursuit sa route avant de se retrouver dans une impasse. Les gendarmes se portent à sa hauteur mais le conducteur, en colère, bouscule le chef de patrouille, remonte dans sa voiture, lance une marche arrière, ce qui fait tomber lemilitaire. À terre, le gendarme, se sentant en danger, et alors qu’un témoin, le propre beau-frère du conducteur, le tire vers l’arrière, ouvre le feu pour stopper la voiture. Les deux autres gendarmes font également usage de leur arme. Les impacts n’arrêtent pas la voiture qui s’enfuit.Plus tard, le conducteur sera retrouvé perché sur un toit d’habitation, dont il descendra avec l’aide des pompiers et sur la demande de sa famille.

« Vous dites que les gendarmes sont des menteurs »

Dans le box, le prévenu réfute les motifs de poursuite quant à la mise en danger des gendarmes. Anne-Florence Spilette, présidente du tribunal, souligne que, pour un gendarme, ouvrir le feu n’est pas un acte anodin. «  Vous êtes en train de dire que les gendarmes sont des menteurs, alors même que votre beau-frère a porté secours au gendarme à terre ?  » «  Je sais pas pourquoi il dit ça, de toute façon on s’entend pas  », rétorque le prévenu. Alcoolisé au moment des faits, le conducteur explique qu’il consomme également du cannabis pour «  pouvoir dormir ».

La partie civile relève un «  rodéo à vive allure  » dans les rues de Fourmies et justifie l’usage des armes par les gendarmes, sollicitant 4 000 € de dommages et intérêts pour deux d’entre eux, tout en demandant pour le chef de patrouille une audience ultérieure de liquidation.

La défense demande une enquête

Le casier judiciaire porte seize condamnations antérieures pour des faits de violences dont un déjà envers des personnes dépositaires de l’autorité publique. Le procureur Jean-Francis Créon rappelle que l’usage des armes par les forces de l’ordre engendre systématiquement une enquête administrative. Il relève l’impulsivité du susnommé et marque le peu de compassion envers les victimes, requérant deux ans de prison ferme avec mandat de dépôt.

Moez Akrout, en défense, réclame pour sa part une ouverture d’information judiciaire car il doute de la véracité de l’impact qui aurait fait tomber le gendarme. Il ne l’obtiendra pas, le tribunal suit les réquisitions du ministère public.

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