AVIGNON
30 mois de prison pour avoir cogné un gendarme avec un poing américain
Le tribunal correctionnel d’Avignon a condamné à deux ans et demi de prison ferme Abdelkarim Bounoua, hier, pour avoir frappé un gendarme avec un poing américain.
Les faits s’étaient déroulés le 11 mai dernier, sur le parking du centre commercial Cap-Sud. Les gendarmes étaient en opération, pour coincer un revendeur de vélo volé.
Abdelkarim, 24 ans, accompagnait ce vendeur de vélo. Parce que son comportement semblait louche, l’un des militaires avait tenté de l’interpeller.
« L’interpellation se fait initialement en douceur, a raconté le gendarme. Mais c’est quand il se rend compte que je suis seul qu’il a un regard satisfait. Il me gaze avec une bombe lacrymo. Là, il pourrait fuir, mais il me frappe. […] On est comme sur un ring, en fait. Il m’a touché quatre fois, au nez, à la joue, à l’oreille et au crâne. »
Un « déferlement de violence » selon le parquet, qui laissera le gendarme sérieusement amoché, avant que ses collègues ne maîtrisent le frappeur.
« Vous saviez qu’il n’allait pas acheter des fraises… »
« C’est pas une fierté ce que j’ai fait. J’en dors pas » a tenté de plaider le prévenu. Tout en affirmant qu’il ne savait pas que celui qu’il a frappé était gendarme, et qu’il était armé et sur les dents car il avait été violenté peu de temps avant. Il a même affirmé qu’il ignorait tout des desseins de recel de l’ami qu’il accompagnait. « Je suis en couple, je vais être papa, je faisais tout pour me ranger. » « Il était terrorisé, et a mal réagi » a plaidé pour lui Me Lemaire.
« Vous saviez qu’il n’allait pas acheter des fraises… Vous dites vouloir vous en sortir mais c’est vous qui vous mettez dans cette situation » a rétorqué la présidente au prévenu. « Les gens normaux ne bastonnent pas quelqu’un en plein après-midi sur un parking de supermarché. »