Disparue à Lyon en 1982 : l’échec des
«investigations de la dernière chance»
Deux experts de la gendarmerie ont fouillé une cave en espérant découvrir le corps de Nathalie Mazot, disparue en 1982. En vain. Le dossier va être clos.
Trente-cinq ans plus tard, la justice avait ordonné de nouvelles analyses. Nathalie Mazot allait avoir 14 ans lorsqu’elle a disparu en 1982 à Lyon (Rhône-Alpes) et la longue enquête n’avait pas fourni d’explications. Ce jeudi après-midi, deux experts de la gendarmerie ont sondé avec un radar les murs d’une cave du Vieux-Lyon à la recherche du corps de Nathalie. En vain
A 79 ans, Yolande Guyot, la mère de la disparue, restait convaincue que sa cadette, alors placée dans un foyer de Bron (banlieue de Lyon), a été «kidnappée, violée, martyrisée et enterrée» dans cette cave, murée depuis. Elle en vouliat pour preuve les confidences, à l’époque, d’un client du bar à l’une des soeurs de la disparue, mettant en cause le patron de l’établissement à la réputation sulfureuse, aujourd’hui retraité.
Déjà fouillée en 2009
Le 6 novembre 1982, Nathalie rend visite à sa mère qui habite à Bron, avant de prendre le chemin du Vieux-Lyon pour passer le week-end avec sa sœur Evelyne, 19 ans. Et puis plus rien.
Evelyne, enceinte, mettra fin à ses jours deux mois plus tard en laissant comme seule explication deux mots : «Pardon maman ». A son domicile, on retrouvera la jupe de Nathalie. Mais les investigations dans cette direction ne donneront rien non plus. Evelyne savait-elle quelque chose ? On sait qu’elle fréquentait en tant qu’hôtesse ce fameux bar et qu’elle y emmenait parfois Nathalie. «Un ami de ma fille m’a dit qu’elle était là-bas ce soir-là et qu’on lui a fait du mal», assure Yolande Guyot.
A deux reprises en 2009, les enquêteurs de la police judiciaire étaient descendus dans la cave. Ils étaient tombés sur un tunnel de deux mètres fermé par un mur en moellons, qu’ils avaient percé de deux trous de 15×15 cm pour découvrir des gravats. Mais ils en étaient restés là.
«On va clore le dossier»
Ce jeudi après-midi, arrivés de Pontoise (Val-d’Oise) en compagnie du juge, de techniciens de la police scientifique et d’enquêteurs de la police judiciaire, deux experts équipés d’un géoradar GPR («ground penetrating radar») ont sondé pendant plus d’une heure 5 mètres carrés de caves sur deux niveaux, ainsi qu’un ancien puits et une dalle en béton, à la recherche «d’anomalies électromagnétiques dans l’épaisseur du béton» qui signeraient la présence d’un corps.
Deux maçons, également mandatés, ont «un peu cassé un carré de béton au mur, mais sans succès», a détaillé le juge d’instruction Patrick Auduge,. «On peut exclure qu’il y ait la moindre anomalie et «on va clore le dossier» sitôt reçu le «rapport d’expertise», a-t-il conclu.
leparisien.fr