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Ceinture de Montpellier : comment les voleurs de roues ont été démasqués

Une des voitures de la région de Montpellier délestée de ses 4 roues. Photo D.R.

TRAFIC. Comme Métropolitain l’a révélé hier ici, deux présumés voleurs de roues et d’optiques et leur receleur présumé qui opéraient depuis le début de l’année en zone péri-urbaine nord et ouest de Montpellier ont été confondus au terme d’une enquête de gendarmerie. 39 vols de ces accessoires dérobés sur des véhicules de luxe -Mercédès et BMW derniers cris généralement- leur sont imputés. Récit de cette enquête exemplaire.

En présence du commandant Sébastien Salvador, officier de gendarmerie à la tête de la compagnie de Castelnau-le-Lez, le procureur de la République de Montpellier, Christophe Barret a félicité le travail des enquêteurs. Supervisées par le groupe d’enquête de lutte anticambriolage -GELAC- de la brigade de recherches de cette compagnie, les investigations ont été discrètement menées ces dernières semaines avec le concours précieux du groupe de surveillance et d’intervention nocturne -GSIN- de cette compagnie, des brigades concernées et des polices municipales des communes impactées.

Un témoin perspicace

À partir d’un renseignement obtenu une nuit de mois d’avril par un témoin, l’enquête a été relancée ciblant un type et une couleur de véhicule utilisé par les deux voleurs de roues, aperçus en pleine action sur un parking de Lavérune, une commune située dans la ceinture ouest de Montpellier.

Ce témoin perspicace a donné des détails intéressants au 17, le numéro d’appel d’urgence qui, hors zone de la police nationale est géré par le centre opérationnel de gendarmerie -COG-, puis aux gendarmes du GSIN, qui ont raté de peu les auteurs, partis de Lavérune avec les 4 jantes d’un véhicule, retrouvé posé sur des parpings. Comme de précédentes nuits depuis la fin du mois de janvier dernier, à la périphérie nord et ouest de Montpellier. Des vols attribués au trio ont été commis en zone de police -Sécurité publique-, dans des quartiers ouest.

Vidéosurveillance

L’exploitation du système de vidéosurveillance équipant des communes où les voleurs d’accessoires automobiles sévissaient a été utile à l’enquête. Depuis avril, toutes les unités de la compagnie de gendarmerie de Castelnau-le-Lez étaient sensibilisés à la circulation, la nuit de véhicules correspondant à celui -type, couleur, détails particuliers- aperçu par le témoin de Lavérune.

Des investigations payantes, puisque la voiture des deux voleurs a été croisée par une patrouille de militaires une nuit du mois de mai. Ils revenaient de dérober des roues…L’identification des deux suspects a été rapide. Âgés de 18 ans et de 20 ans, ils ont été interpellés à leur domicile respectif de la région montpelliéraine, le 15 mai. L’un a reconnu son implication dans une trentaine de vols, son comparse « seulement » 11.

Le 17 mai, après l’ouverture d’une information judiciaire pour vols aggravés en réunion et destruction et/ou dégradations volontaires de biens par le procureur au cabinet d’un juge d’instruction, ils ont été mis en examen. Le plus âgé déjà connu -8 condamnations sur son casier judiciaire, majoritairement des délits routiers- a été placé sous mandat de dépôt, comme le parquet l’avait requis. Son complice a été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

Un receleur sexagénaire

Une semaine plus tard, le receleur présumé a été identifié et arrêté à son tour. Âgé de 59 ans, résidant à Saint-Jean-de-Védas, il était chargé d’écouler le stock de jantes et de phares principalement auprès de connaissances, sensés ignorer leur provenance douteuse même si ces accessoires de valeur étaient bradés. Lors d’une perquisition dans sa propriété, les gendarmes ont récupéré des roues et des phares volés qui n’avaient pas encore été revenus.

Le trio avait décidé de cibler des voitures de luxe équipées de jantes et d’optiques de valeur pour se faire de l’argent facile. Entre fin janvier et la mi-mai, les deux voleurs effectuaient des raids nocturnes pour piller ces accessoires, ramenés dans la foulée au quinquagénaire qui les stockaient, en attendant de les écouler. Puis, ils se partageaient le bénéfice récupéré illégalement.

8000 crimes et délits par an

Le commandant Sébastien Salvador a mis l’accent sur les bienfaits de cette enquête : « À l’instar du phénomène récurrent des voitures de particuliers brûlées dans la nuit par des vandales, les vols d’accessoires automobiles constituent un fléau qui empoisonne les gens au quotidien. C’est pire encore de retrouver le matin au moment de partir au travail, sa voiture sur cale, délestée de ses quatre roues. Face à cette recrudescence de vols de roues et d’optiques, nous avons décidé de mettre le paquet ».

Avec 8000 crimes et délits à traiter par an, les 230 militaires de la compagnie de gendarmerie de Castelnau-le-Lez ne chôment pas, 24h sur 24. Elle figure dans le Top 3 des compagnies péri-urbaines de France aux activités les plus débordantes, même si sa zone géographique très vaste qui s’étend de l’arrière-pays au littoral comprend des zones isolées rurales, notamment dans le secteur de la brigade de Saint-Mathieu-de-Tréviers.

Outre cette brigade, la compagnie comprend les brigades de Castelnau-le-Lez, Saint-Georges-d’Orques, Saint-Jean-de-Védas, Saint-Gély-du-Fesc, Clapiers/Jacou et Villeneuve-lès-Maguelone. La brigade de recherches apporte son concours en cas d’affaires nécessitant des investigations poussées, voire est saisie de la direction d’enquêtes.

Le procureur de la république, Christophe Barret avec le commandant Sébastien Salvador. Photo JMA. Métropolitain.
Un des véhicules de la région de Montpellier posé

Sourcee-metropolitain.fr

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