EN IMAGES – Lutte antiterroriste : à l’entraînement avec les gendarmes du Psig-Sabre de Caen
Par Pierre Coquelin, France Bleu Normandie (Calvados – Orne) et France Bleu
Mercredi 24 mai 2017 à 5:00
Créés fin 2015, les Pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) « Sabre » sont des unités mobiles qui interviennent en cas d’attaque terroriste. On dénombre 150 Psig en France, dont 2 dans l’ex-Basse-Normandie. Un troisième doit voir le jour cet été à Argentan.
L’exercice a pour cadre une ancienne maison de retraite, rive droite à Caen. Sur le parking, ces gendarmes de choc se préparent. « Le scénario, c’est une intervention dans une salle de type MJC, un rassemblement de jeunes, explique l’adjudant chef Perrelle. Des coups de feu ont été entendus. Trois terroristes retiennent des personnes en otage. On va avoir des gens armés qui vont poursuivre des civils. Notre mission : neutraliser les assaillants« . « On veut voir aussi comment ces hommes réagissent une fois que des assaillants sont neutralisés« , précise l’adjudant chef. Ce genre d’exercice est là pour travailler la maîtrise des outils, l’état d’esprit (solidarité, cohésion) et les tactiques d’intervention.
Surentraînés
Ces unités peuvent agir en soutien ou en tant que « primo-intervenants« . Des unités délocalisées, qui peuvent de rendre très rapidement sur le théâtre d’une attaque. « Là, nous sommes primo-intervenants, car il y a un péril imminent : des personnes sont menacées« , ajoute R., maréchal des logis chef. Il existe en fait 3 niveaux : le premier, les unités de police et de gendarmerie « classiques » qui vont avoir pour but de fixer l’adversaire ; le second, un niveau « intermédiaire », celui des Psig-Sabre ; enfin, les effectifs spécialisés (GIGN, Raid et BRI).
Dans le bâtiment, la progression se fait au ralenti, derrière le bouclier balistique. « On favorise le bouclier pour la progression notamment dans des pièces inconnues« , explique R. Un des instruments du lourd équipement de ces gendarmes : 18 à 20 kilos. La protection est assurée par un gilet pare-balles avec plaques additionnelles etun casque à visière pare-balles. L’armement spécifique : un fusil automatique HK G36 de fabrication allemande d’un calibre 5.56mm, avec un pistolet Sig pro 9mm et un pistolet HK UMP9 avec viseur holographique. L’entraînement se fait avec des billes de peinture, une manière d’assurer « un maximum de sécurité tout en permettant un réalisme total », confie le commandant Sorre.
Un peloton à Argentan dès cet été
Le Psig-Sabre de Caen a été créé le 1er janvier dernier. Il a été mis en place officiellement le 16 février. « Le dispositif Psig-Sabre a été souhaité après les attentats de 2015. L’objectif, c’était de se doter d’outils pouvant répondre à la menace terroriste« , commente le commandant Sorre, de la gendarmerie du Calvados. Ces « super gendarmes » ont été sélectionnés après des tests physiques, techniques et moraux.
Dans l’ex-Basse-Normandie, on dénombre 2 Psig-Sabre : celui de Caen (24 personnels, dont 18 sous-officiers et 6 gendarmes adjoints) et à Avranches dans le Sud-Manche. Un troisième doit voir le jour cet été à Argentan, dans l’Orne. Leur périmètre d’intervention est de l’ordre du département, mais peu aller au-delà si besoin. A Caen, 4 membres du Psig-Sabre sont toujours en alerte, pour permettre une intervention la plus rapide possible.
Outre le terrorisme, ces unités sont aussi utilisées dans la lutte contre la délinquance dans des secteurs et des périodes sensibles.
Les explications du commandant Sorre, de la gendarmerie du Calvados