Le teint pâle à sa descente de l’hélicoptère qui l’a emmené de Paris à l’ancienne BA 102 en 1h20, le ministre en charge de la sécurité intérieure, de l’administration du territoire et des libertés publiques a été accueilli le général d’armée Richard Lizurey, directeur général de la Gendarmerie Nationale, le général Olivier Kim, commandant la région de Gendarmerie de Bourgogne Franche-Comté, le colonel Bertrand François, commandant l’école de gendarmerie de Dijon, la capitaine Patricia Marlin, commandant la 1ère compagnie, ainsi que par la préfète de région, Christiane Barret, la députée de Côte d’Or Kheira Bouziane et Nathalie Koenders, première adjointe du maire de Dijon et président du Grand Dijon, François Rebsamen.

Cérémonie historique

La cérémonie a débuté par une rapide revue des nombreuses troupes présentes, et s’est poursuivi par un seul discours, celui du ministre de l’Intérieur, donc, qui s’est dit à la fois fier et honoré d’inaugurer la toute première promotion de gendarmes issus de l’école dijonnaise.
Matthias Fekl a rappelé combien la cérémonie est historique pour être la première du genre dans cette nouvelle école, mais également par le nom héroïque du parrain que cette promotion s’est choisi : André Decamme. Celui-ci «s’est engagé dans cotre arme avant de s’illustrer, comme tant d’autres, d’abord comme gendarme, puis au sein des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI), au nom desquelles il fut blessé puis exécuté le 21 août 1944 par des soldats allemands», durant une mission de transmission de message. «Il avait 21 ans, il les aura à jamais» a-t-il déclamé, adressant la «reconnaissance éternelle» de la France à sa famille, présente à cette cérémonie.
«Mon souhait le plus cher est que vous n’ayez jamais à connaître un tel sort» lançait le ministre aux nouveaux gendarmes, leur adressant toute sa confiance : «je sais que vous serez toujours dignes de son sacrifice. Conduisez vos missions avec le même courage, c’est votre meilleur guide».

Proximité, sécurité, liberté

«Je suis ici pour vous confier votre feuille de route» a-t-il poursuivi, articulant celle-ci autour de trois axes : «proximité, sécurité et liberté». L’occasion pour lui de rappeler la diversité des missions qui incombent désormais à ces gendarmes : «la protection des citoyens contre le terrorisme, mais aussi la lutte contre les diverses formes de délinquance, la gestion des conséquences de la crise migratoire, sans oublier des missions de secours» comme ce fut le cas ces dernier jours après le passage du cyclone Cook en Nouvelle-Calédonie. Dans le cadre de toutes vos missions, «vous serez en première ligne au nom des Français, et avec la confiance de la République et de la France. Votre mission est de permettre toujours à nos concitoyens de vivre en toute liberté dans nos villes et nos villages, en assurant aussi la sécurité d’événements comme Paris-Roubaix il y a quelques jours ou, en écho aux explosions de Dortmund, en permettant de jouer des matches de football».
Matthias Fekl concluait en rappelant combien, «à coté de vos qualités professionnelles, toutes ces missions exigent de vous des qualités humaines exceptionnelles». «Soyez un exemple qui inspirera vos concitoyens. La France a besoin de vous, et c’est pour ça que l’Etat a décidé de se doter de cette nouvelle école et d’y fonder un centre national de la Gendarmerie Nationale».
Après la prise de parole, les cinq majors de promotion se sont vus remettre leurs galons par les autorités avant que les 114 sous-officiers ne quittent la cérémonie au pas, en interprétant le chant des partisans, l’hymne de la résistance française à l’occupation nazie. Tout le monde s’est ensuite retrouvé dans le gymnase de l’école pour un vin d’honneur joyeux.

Nicolas Richoffer

Source : www.infos-dijon.com