Les faits remontent au vendredi 7 avril à Faa’a. Ce jour là, vers 21 heures, alors qu’il rentre à son domicile dans un véhicule sérigraphié, un colonel de la gendarmerie en uniforme se fait dépasser par un deux roues sans plaque d’immatriculation ni lumières. Inquiet des dégâts potentiels d’un tel type de conduite, le gradé se lance à la poursuite du conducteur et tente de l’arrêter. L’homme, sans permis ni assurance, refuse d’obtempérer. Le colonel réussit, sans le toucher, à l’immobiliser dans une rue. Alors qu’il présente sa qualité de gendarme, l’individu lui adresse au moins six violents coups de poing en plein visage.
21 jours d’ITT
Le prévenu avait été contrôlé quelques heures plus tôt pour conduite en état d’ivresse. L’alcootest faisait état d’un taux de 0.56 g par litre de sang. C’est une fois sorti des locaux de la gendarmerie qu’il a récupéré une moto à son domicile avant de croiser la route du militaire. Ce dernier, présent ce lundi à l’audience, a été sérieusement blessé puisqu’il a dû être opéré en urgence avec une incapacité totale de travail (ITT) minimum de 21 jours. On ignore encore si les séquelles seront permanentes. Le colonel, régulièrement confronté à des actes de violence du fait de sa fonction, a expliqué que les coups portés étaient « précis et resserrés », dignes d’un homme « sachant se battre ».
Le prévenu, père de famille dont le casier ne comporte aucune condamnation, a reconnu les faits et émis des regrets. Il s’est excusé, en pleurs, auprès du militaire, expliquant être « désolé, pour lui et sa famille ». Le procureur de la République a indiqué que ces faits « inadmissibles » avaient jeté « l’effroi » sur le territoire et a requis une peine ferme de trois ans d’emprisonnement. Le tribunal l’a finalement condamné à deux ans de prison ferme avec mandat de dépôt. Il a donc été ramené à Nuutania.