Articles

Le - « Berlin 56 », bestiaire bavard et capitaine de gendarmerie ch’tie : notre choix de séries

« Berlin 56 », bestiaire bavard et

capitaine de gendarmerie ch’tie :

notre choix de séries

Chaque mardi, La Matinale vous propose un choix de séries sur petit écran.

LE MONDE | • Mis à jour le |

Par Renaud Machart

LA LISTE DE NOS ENVIES

Au menu cette semaine : une plongée dans Berlin, dix ans après la chute d’Hitler ; une série d’animation avec des rats, des pigeons, des cafards, des puces, des chevaux ou des oies new-yorkais ; et une série policière déjà culte, avec une capitaine de gendarmerie débonnaire, accent ch’ti, grande gueule et déconneuse.

« Berlin 56 » : terribles pas de deux avec la mémoire

1956 : quelque dix ans se sont écoulés depuis la fin de la guerre. Mais, en Allemagne, il est des passés qui ne passent pas, en dépit de la tentative de beaucoup de mettre de funestes et coupables souvenirs au troisième sous-sol de leur mémoire. Comme par exemple Caterina Schöllack, directrice d’une école de danse, de maintien et de bonnes manières, à Berlin- Ouest. Ses filles découvrent qu’elle en a obtenu les murs et la gérance – autrefois propriété d’une famille juive spoliée, déportée et assassinée dans un camp de concentration – grâce à l’intermédiaire d’un responsable nazi dont elle est toujours la maîtresse.

Dans le salon de thé de l’école, trois dames sont en fait les veuves de nazis ; un jeune musicien – dont s’entiche Monika, la cadette des trois filles Schöllack, héroïne de la série – a sur l’avant-bras un numéro tatoué ; un autre, issu de la haute bourgeoisie, finit par prendre le large quand il réalise que son père, fabricant d’armes pendant le conflit, n’a qu’une idée en tête : contribuer au réarmement de son pays et consolider sa fortune. Cette époque où la frontière entre Berlin-Est et Ouest était encore assez poreuse est illustrée avec l’aide d’images d’archives colorisées et d’une lumière sous-saturée, le tout sur fond de rock & roll, la danse qui ringardise l’école de Caterina…

Le ton est un rien mélodramatique et sentimental, et le propos, traité en six épisodes, aurait mérité d’être davantage creusé. En l’état, Berlin 56 ressemble davantage à un téléfilm à rallonge qu’à une série digne d’Arte. Mais cela se regarde presque sans ennui. Renaud Machart

Capture

« Animals » : bavard bestiaire

OCS diffuse la deuxième saison d’Animals, une série d’animation créée par Phil Matarese et Mike Luciano, coproduite par les frères Mark et Jay Duplass. Les héros en sont des rats, des pigeons, des cafards, des puces, des chevaux ou des oies new-yorkais (qui croisent quelques humains). On ne peut pas dire que la parole leur manque, car ils tchatchent autant que les personnages des films de Woody Allen – dont ils partagent pas mal des névroses. Le langage est cru, les situations trash et les teintes grises et noires, parfois enrichies d’un peu de couleur, créent une atmosphère underground, surréaliste et singulière. R.Ma.

Capture

« Capitaine Marleau », déjà inoubliable

Les séries policières marquent les esprits par la force et l’intrication de leurs enquêtes. Mais celles dont le public se souvient, par-delà les générations, sont marquées par un acteur inoubliablement distribué dans le rôle principal (Maigret, Columbo, Arabesque, etc.). On peut parier que Capitaine Marleau fera partie de ces séries que le public gardera en mémoire. Car Corinne Masiero, en capitaine de gendarmerie débonnaire, accent ch’ti, grande gueule et déconneuse, avec une chapka sur la tête qui lui donne des allures de chien Pluto, a créé un personnage d’ores et déjà inoubliable. Après le tabac d’audience de la semaine dernière (6,3 millions de téléspectateurs, soit 25 % de part d’audience), France 3 devrait à nouveau cartonner pour le dernier épisode de cette saison. R. Ma.

Capture

Capture

Be Sociable, Share!