Publié le 25/01/2017
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le département de la Creuse est l’un des plus sûrs de France.
Un ratio bien plus faible que celui des 6 départements qui l’entourent, et « qui en importe plus qu’elle n’en exporte », selon le colonel Daudrix de la gendarmerie de la Creuse, qui après avoir exercé dans une dizaine de départements peut affirmer que la Creuse est l’un des départements les moins criminogènes de France.
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Avec plus de la moitié des communes creusoises qui comptabilisent moins de 3 délits par an.
La délinquance « astucieuse »
Un niveau de délinquance faible donc, même si on peut noter une légère augmentation de certains délits sur le territoire, une hausse que l’on peut constater au niveau national.
En premier lieu, une hausse de la « délinquance astucieuse », c’est-à-dire des escroqueries par le biais d’Internet.
Le procureur Sébastien Farges assure cependant qu’un dispositif national a été mis en place pour atteindre plus facilement les responsables de ces actes, leur permettant d’agir plus rapidement.
Selon la gendarmerie, ces escroqueries vieilles comme le monde ont juste changé de vecteur. Il explique cette hausse par une méconnaissance de l’outil par la population.
Le procureur est de son avis, et soutient qu’il faut se rappeler ses cours d’écoles pour ne plus se laisser avoir : un mail bourré de fautes d’orthographes, des images de mauvaise qualité, et des offres trop alléchantes signifient généralement méfiance.
Les Creusois, pas assez méfiants ?
Un constat qui ne touche pas que l’escroquerie numérique. Selon les forces de l’ordre, les Creusois n’ont pas de « culture de la défense ».
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Dans ce département où tout le monde se connaît, combien ne ferment pas leur porte à clé ? Combien laissent leur voiture ouverte ? Des petits gestes simples retardent les criminels et empêchent bien souvent le délit d’être commis : « Si une personne doit mettre plus de 30 secondes pour ouvrir une porte, en général il abandonne », assure le commandant Thibaurd de la police de Guéret.
Car si peu d’actes délictueux ont été commis, on note tout de même une forte augmentation des cambriolages sur le territoire. La dispersion des habitations sur le territoire facilite la tâche des malfaisants, selon la gendarmerie.
Cependant, cela représente tout de même moins d’un cambriolage par commune et par an, et à peine 4 cambriolages par semaine sur l’ensemble de la Creuse.
Un bon taux d’élucidation
D’autant que le taux d’élucidation de ces faits est aussi en augmentation, passant à 14 % – soit le double par rapport à 2015. En cause, une meilleure formation technique et scientifique de la gendarmerie. Idem pour les escroqueries où le taux d’élucidation est de plus de 50 %.
Et des cambriolages désormais dus à une certaine précarité sociale, liée à l’augmentation du chômage et de la pauvreté, des vols à l’étalage ou des « vols de cabanons » pour de petits butins…
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Quant aux atteintes volontaires à l’intégrité physique, elles sont également en légère hausse sur l’ensemble du territoire mais en baisse à Guéret. Ce qui ne signifie pas forcément que plus d’actes ont été commis, cependant, mais peut également être le résultat d’un nombre plus important de dépôts de plaintes.
« On peut penser que les campagnes de sensibilisation mises en place pour les victimes, notamment pour les violences familiales, produisent leurs effets », explique le colonel Daudrix.
D’autant que le taux d’élucidation est ici de plus de 90 % ; la victime connaissant généralement son agresseur. « Il y a très peu de risque de se faire agresser par un inconnu ici ».
Plus surprenant, les 3 meurtres commis dans le département, alors qu’aucun n’avait été commis depuis plus de 3 ans. Là encore, un chiffre à relativiser avec un taux d’élucidation à 100 % et des histoires « comprises », souvent familiales.
Le procureur rappelle que ces crimes font partie des 12 crimes commis en Creuse en 2016, dont font partie les viols, sa « première priorité ».
Virginie Lorthioir